ezekiel + (fixer des vertiges)

quel est votre avis sur le tsar ?
« j'ai toujours admiré le tsar. il est un homme puissant, sage et inflexible. il est beau, comme tous les membres de sa famille, et il a une prestance et une forme de puissance naturelle, dans son attitude, un je ne sais quoi, qui fait de lui le tsar. je ne suis pas en accord avec chacune de ses décisions, mais qui suis-je pour le juger ? je n'ai aucune idée des choses, des affaires qu'il garde privées. j'entends parfois dire que son heure est proche, mais sérieusement, on dit souvent ça, et pourtant ça fait des années qu'il est au pouvoir. qui vivra verra, de toute manière. »

que pensez-vous de l'entrée des sang-mêlés à durmstrang ?
« je vais parler plus doucement, je n'ai pas envie que tout le monde nous entende, parce que mon avis pourrait faire scandale. je n'ai pas envie de ça, pas vous ? personnellement, je pense que c'est une bonne chose. ce sont des êtres humains, qui ont reçu des pouvoirs de leur ascendance sorcière. ils méritent l'éducation, comme chacun. ils sont des habitants de l'Empire. le problème ne vient pas de l'entrée desdits élèves. non. le problème vient du manque de préparation des élèves lorsque le décret a été annoncé. le problème vient de l'accueil que les sang purs leur font. s'il vous plaît, ne citez pas mon nom, si vous utilisez cette déclaration. »

que représente l'esclavage des sang-mêlés pour vous ?
« dans la famille, comme mon père était tout de même assez important dans notre petite commune, on avait une esclave, oui, qui servait de bonne. mais jamais mon père ne l'a battue. elle est douce et gentille, elle est un être humain. bien sûr, elle restait une esclave, et je ne l'ai jamais considérée comme de la famille, parce qu'on me l'a formellement interdit. mais je ne pense pas que l'esclavage soit un bonne chose. nous avons besoin de domestiques, oui, en effet. mais je pense qu'il serait possible de les rémunérer contre leurs services. sans leur donner le même salaire que celui qu'on donne aux gardes royaux ou aux ministres. je pense également qu'on pourrait s'abstenir des les frapper et de les insulter. ils ne sont pas des animaux -les animaux de certaines familles sont bien mieux traités, ce n'est pas normal-. je... je connais une esclave qui est certainement la plus belle fille que je n'aie jamais vue. la plus délicate, la plus douce, et dont le timbre de cristal la fait passer pour une elfe de la forêt à mes yeux. non, réellement, l'esclavage n'est pas une bonne chose. il brise de très belles personnes. »

quelle est votre position vis-à-vis de la résistance ?
« je n'ai aucun avis particulier, si vous voulez tout savoir. j'hésite souvent à la rejoindre, mais j'aimerais beaucoup parvenir dans la société, grimper l'échelle sociale. leurs intentions sont nobles, je ne dis pas le contraire. mais j'ai mes propres intérêts. pour le moment, réussir mes études, faire un bon mariage passe avant me consacrer à ce qui me semble juste. cela ne serait vraiment pas bon pour moi si je me retrouvais dans la résistance. et je ne suis pas un courageux. je ne suis pas prêt à me battre pour renverser ce que je trouve stable et confortable. je veux juste des améliorations. tuer des sangs purs n'est pas un moyen correct d'améliorer les choses. c'est plonger le peuple dans la guerre civile. »  

+ la poésie a toujours été une passion chez Ezekiel. il a toujours aimé cela. il y a été éveillé par un homme, un ami de sa famille qui venait souvent les voir pour dîner. il aimait se placer à ses côtés, près de la cheminée, et l'écouter lui réciter de mémoire, ou bien en les lisant, un nombre incalculable de poèmes. Pouchkine est un des modèles du jeune homme, qui s'est promis un jour, il y a de très nombreuses années, de comprendre le sens caché des mots de l'illustre homme. depuis il a eu d'autres ambitions. + il aimerait aussi beaucoup parvenir. et quand je dis beaucoup, je pèse mes mots. il voudrait sortir de la campagne dans laquelle il a passé son enfance, gagner une situation bien meilleure que celle de ses parents. c'est à cette fin qu'à ses quinze ans, il est parti vivre à Stolytsia chez sa tante, une veuve plutôt riche, et respectable, qui lui a appris à se conduire convenablement en face de personnes de hauts rangs. elle l'a présenté à quelques unes de ses amies et à leurs maris. elle s'occupe désormais de son éducation, et ce, selon les vœux les plus chers d'Ezekiel. + son ambition et sa passion sont en totale contradiction et son cœur balance en permanence entre l'un et l'autre, avec un seul point commun : la culture du beau. il reste en lui un enfant émerveillé, et rêvant d'une vie de bohème, au bras d'une Muse inspiratrice, qui accepterait de lui tenir compagnie sur la route, à la manière d'un Rimbaud. il écrit en permanence des poèmes, qu'il cache, qu'il ne lit à personne. il n'aime de toute manière pas en parler. il veut se construire une façade d'homme digne. il ne peut néanmoins pas encore se résoudre à abandonner la poésie, surtout pas maintenant qu'il a trouvé sa Muse aux yeux de cristal. + il aime sa maison comme une famille et il se sent libre parmi eux. il se sent bien. il aime ces poètes, ces musiciens, ces peintres, qui semblent parfois aussi tenter de se cacher. quand les murs le protègent du regard de ceux qui sont étrangers aux Baldr, il perd sa façade, il redevient le Ezekiel souriant, maladroit, et protecteur avec les plus jeunes qu'eux-seuls connaissent. + voulez-vous une anecdote simple et amusante ? il est souvent le premier debout, les yeux rivés à sa fenêtre, à observer le lever du soleil. il aime l'aube comme les croyants aiment Dieu. elle est sa première Muse, une créature douce, inspirante, et bienveillante, qui a toujours un regard doux au travers duquel il lit nombre d'encouragements à poursuivre son œuvre. il voit en l'aube, les yeux, les bras et la chaleur d'une mère.

cours, petit cabri.
il saute les souches, slalome entre les arbres. sa chemise colle à son dos, tant par la sueur que par l'eau du lac. ses cheveux humides lui fouettaient le visage ; ils étaient trop longs mais peu lui importait, il les aimait de cette longueur là. il a tout juste le temps d'entendre la formule et de s'arrêter qu'un éclair jaillit d'entre les arbres. il ne fait pas partie de ceux qui attaquent. il court, aussi vite que ses jambes le lui permettent. il court, sous le regard inquiet de l'aube grise. la pluie froide ne va pas tarder à tomber.

laisses la légèreté envahir tes membres comme elle a envahi ta plume

il ne sent même plus ses jambes. il ne sent que l'air, qui lui blesse le visage, de son souffle glacé. ses poumons le font souffir, mais il tebte de faire le moins de bruit possible. il doit y arriver. à tout prix. il n'accepterait jamais une telle défaite. il court jusqu'à ce que son esprit ne pense même plus. il court comme si le néant cherchait à l'avaler derrière lui et le poursuivait. un mouvement, très proche, trop proche, le fait le mettre sur ses gardes. il lance un sortilège informulé et sa baguette obéit. pas un sortilège impardonnable. il s'approche rapidement.

tu as tué un petit cabri
et ce serait bientôt le monstre terrifiant qui le tuerait, s'il restait à observer le cadavre.
.