A DYING BLOOM (mikaëla)

pseudo, prénom : danaë. âge : 20 yo.  pays : le sud de la france (si si, c'est un pays ).  avatar : gigi hadid.  inventé, scénario, prédéfini : un inventé, of course.  crédits : écrire ici.  commentaire : .

Il résonne comme une lullaby, un chant lugubre à l'accent mauvais mais à la douceur irrésistible. Empreint d’une violence tempétueuse, il façonne l’être d’une aura presque tordante de domination et d’une crainte sans pareille. Porteur d’un nom mauvais autant qu’un destin maudit, l’allégeance lui est dû dans une cacophonie cinglante de bons sentiments.

QUELQUE PART EN SUÈDE, 1892.        Fruit appétissant au cœur nauséeux. Une brise mauvaise caresse les plaines sauvages. Reçue par l'effluve habile de l'aube, l'éclosion fut marquée par un éblouissement et un engouement certain. Le jour damné qui écrivit le début d'une existence frivole et le commencement d'une fin.
A chacun des pas, la cape frappe l’air impunément dans une impétuosité dérangeante. Des pas claquent le sol comme d’un tambour battant. D’une pièce à une autre, le corps se mouvait. L’ombre se jette sur chacun des murs et disparaît presque aussi vite qu’elle eut apparue. Fantomatique lugubre, elle circule, se faufilerait presque mais dans un bruit fracassant. Finalement, la personne freine, s’arrête. Dans l’encadrement de la porte, un homme se tient droit.
« Une fille. C'est une fille. » Des syllabes prononcées basses, s’échappent dans un râle oublié. Comme une étreinte mortelle, presque attendrissante, sa main n’ose caresser la douce pommette de ce poupon encore maculé. « Il était pourtant prévu.. ». L’on ne saurait ce qui, de la fierté ou de la méfiance paternelle poignit d’abord dans ses pensées. Il était prévu qu'un mâle inaugurerait la descendance de la famille et pourtant c'est elle qui vient, défiant le jugement divin. Une lettre et les desseins changèrent. Une lettre. Un être et de ce qui avait été prédit, il n'en resta que des cendres. L'habile demoiselle avait pris la place d'un être qui n'était pas né mais qui été pourtant déjà regretté. Une entrée dans l'existence originale, quoi que misérable.

MAISON VIKTORSSON, 1907. Un homme faisait les cents pas, au milieu d'une pièce chaudement éclairée. Il faisait nuit noire et sa carrure imposante dans sa démarche, renvoyait sur les murs, des éclipses d'ombre et de lumière. « C'est une infamie. Un sacrilège ! C'est la fin d'un monde censé. » Ironie. Les poils de son manteau de fourrure semblait s'hérisser au grès de la colère du sorcier. Le patriarche fulminait à l'idée de vivre une telle miséricorde. Fier de son espèce, il avait toujours vécut dans ce monde où les êtres étaient triés, classés.  « Calme moi je t'en prie, les enfants sommeillent en haut.. » une voix douce tente de calmer les ardeurs brûlantes de l'homme mais en vain. « Me calmer, dis-tu ? Que les dieux miséricordieux m'entendent hurler au désespoir plutôt que d'être muselé comme un chien, femme. » Le ton était impérieux, transcendant. L'orage gronde, l'animal retrousse les babines. Soumise à une croyance religieuse terrible, les dieux nordiques étaient les bergers d'une famille aveuglée par leurs privilèges. La voix douce ne se fit plus entendre, nul ne saurait dire si c'était par acquiescement ou soumission. Dehors, les flocons tombaient doucement et les loups hurlaient.
L'homme s'était arrêté, planté devant une fenêtre. Le regard perdu dans le lointain de ses pensées. Le crépitement du feu dans cette cheminée chantonnait doucement. La femme délicate, assise sur ce canapé, restait toujours muette mais ses traits tirés laissaient transparaître une réelle nervosité. Derrière elle, son époux ne bougeait plus, se tenant toujours dans un mutisme inquiétant. « De mon vivant, je n'accepterais jamais une telle offense. » finit-il de sa voix gutturale mais dans un calme subtil, rompant la lenteur du moment. Des paroles comme mauvais augure. Claquant comme une malédiction, comme un juron envoyé aux dieux ou une promesse de fidélité éternelle.  

DURMSTRANG, 1915.        Ils étaient tous là. Se pavanant comme s'il en fut toujours ainsi. Arborant les mêmes uniformes, les mêmes insignes, les mêmes postures. Cette flagrance nouvelle était semblable à une odeur nauséabonde, souillait les murs maculés et instaurait un climat bien trop instable. « Qu'allons nous devenir ? Est-ce simplement une supercherie ? Je ne peux pas croire que ces ignares vont nous côtoyer.. » Une moue amère, peu réprimée, s'entiche de ses douces lèvres tandis que ses prunelles céruléennes parcourent l'assemblée. « Impétueux. Déterminés. Fiers. Et si irritables. » Un flot retenu de paroles s'échappe enfin, dans un râle oublié, comme d'une voix basse qui s'échappe à peine des abîmes. Les sang-mêlés arboraient désormais cette cape si prestigieuse, au blason brodé de l'institut et cette nouvelle vision assombrissait une moue déjà peu joviale.
Relevant un port de tête trop altier, la jeune fille se détourne comme pour se préserver d'une vue absurde. Mais son regard se méprend d'un nouvel individu. Une jeune femme traversait l'endroit de son habituelle allure souple et  d'une cadence délicate. Elle rayonnait d'élégance et attisait la convoitise. Elle était belle, noble et Haarde. Comme un nouveau blasphème murmuré entre les murs de l'école.  Carnassière, Mikaëla ne peut détacher son regard de cet être si délicieux. Un rictus étire ses lèvres vermeilles et une malice se met à brûler avidement dans le tréfonds de ses yeux.  « Mikaëla, qu'en penses-tu ? »
La poupée n'entendait plus, ne voyait plus, ne ressentait plus rien. Des sentiments se mêlent à des sensations dans une décadence folle. En ce bel oiseau, la blonde ne voyait qu'un gage de jouissance infini. Elle se délectait du faciès de son noble frère, défiguré par la colère et l'inquiétude que l'on puisse effleurer sa si délicate peau.. L'excitation s'empare d'elle, cet être fragile, laissé et façonné par les autres.  Se détournant subitement de sa cible, elle apostrophe son camarade : « Je les trouve délicieux. » Son ton subitement léger, amusé la rend déroutante. Misérable poupée qui danse au grès du vent violent. La voilà qu'elle quitte sa compagnie sans un mot, sans un regard. Sa chevelure caresse doucement son visage au grès de sa cadence tandis qu'elle emprunte le même sentier que la femelle Haarde.
Une tumulte plus tard et la poupée aura encore frappé.