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| vertige du passé (ft nephtys) | |
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maison de baldr Hiboux : 45 Avatar : douglas booth Crédits : iron Âge : un quart de siècle à vagabonder ici et là, cherchant encore et toujours à venger les siens. telle est sa quête Nature du sang : pureté conservée, sûrement tout ce qui reste d'immaculé chez les meerendorf. ce liquide rougeâtre qui au fond ne change rien Statut civil : enchaîné à sa vengeance, elle réclame alliance alors pour la satisfaire, tu t'es fiancé par intérêt. Patronus : un turul, magestueux et à la fois inquiétant, cherchant la liberté sans jamais y goûter. Amortentia : l'odeur du feu de bois de la cheminée de la demeure familiale, la cannelle et ce parfum d'un amour passé. | Sujet: vertige du passé (ft nephtys) Ven 11 Mar - 18:19 | |
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La fraîcheur de la saison enveloppe toute la capitale tandis que le soleil se fait de plus en plus bas. Le bruit environnant diminue au fur et à mesure que les rues se vident. Tout le monde rentre chez soi pour savourer un repas délicieux ou médiocre selon les ménages. Les rues de la capitale ne sont pas des plus sûres le soir surtout quand on respire la richesse et la pureté. Et pourtant Dimitri Meerendorf se balade sans se soucier de tout cela. Les rues, il les connaît bien. Terrain de jeu depuis sa tendre enfance, il ne s’est jamais senti plus à l’aise qu’en déambulant dans les petites ruelles. Ici plus rien n’a d’importance. Il n’a pas à faire semblant, à afficher ce visage neutre, celui de circonstance quand on côtoie la bonne société. Enfin qu’on fait tout pour le côtoyer encore comme lui. Ce n’est pas que Dimitri ne puisse vivre sans qu’on lui baise les pieds, c’est une question de fierté et d’honneur. On a souillé son nom en exécutant ses parents comme des malpropres. Cette infamie ne peut rester impayée. Dimitri est prêt à en payer de sa vie. Il ne vit que cette revanche. Tout le reste n’est que détails et superflu. Ce n’est pas comme si sa petite existence était remplie d’autre chose. Dans la vie il n’avait que sa sœur, Olia et sa vengeance. Pour le reste, rien qui vaille la peine d’être notifié. Certes plus les jours passaient, plus son mariage se rapprochait mais là encore à ses yeux ce n’était qu’un détail. Juste un moyen de plus pour arriver à ses fins. Après tout, les mariages n’étaient qu’une énième stratégie dans le jeu des alliances pour acquérir toujours plus de pouvoir, toujours plus d’influence. Hors, les Meerendorf partaient de loin, de très loin. Les parias, les pestiférer de la cour. Ces imbéciles n’avaient qu’à bien se tenir, Dimitri leur montrerait à quel point ils ont tort. En particulier les Von Rosenberg, les « alliés de toujours ». Tu parles, ils te trahissent à la première occasion qui se présentent. Dimitri se mord l’intérieur de la bouche en pensant à ces ordures et du sang envahie sa bouche. Le goût amer du sang a le même goût que toute sa haine pour les Von Rosenberg. Et pourtant, il a passé toute son enfance avec eux. Ils étaient ses amis mais aujourd’hui tout ça n’est plus. Ce n’est que de la poussière que le vent a balayée.
Les trahisons sont reines dans l’arène politique mais Dimitri avait toujours pensé que les Von Rosenberg et les Meerendorf seraient toujours alliés. Après tout, les Meerendorf ont toujours servi les Von Rosenberg avec loyauté. Cela ne représente-t-il rien ? Il faut croire que non. C’est sûrement pourquoi la trahison est si difficile à encaisser. Peut-être qu’il a trop placé la loyauté sur un piédestal. Un sourire idiot vint illuminer son visage. L’alcool grisant son esprit était déjà à l’œuvre à n’en pas douter. Surtout qu’il arrivait dans le coin de jouissance de Stolytsia : l'allée d'Helheim. Un coin qu’il connaissait bien. Ici se joue le trafic, le marché noir. Vous avez besoin de baguette, de drogue ou de quelque chose d’illégal, c’est là que tout se trouve. Ses parents étant de mèche avec les Von Rosenberg, ils avaient l’occasion d’être dans le coin. Lui-même suivant les idées de ses parents, il trempait indéniablement dans le trafic de la ville. Les filles de joie se succèdent sur cette rue donnant l’impression que les plaisirs n’ont pas de fin. Brune, blonde, plus ou moins épaisse, le choix est large. Pour la plupart elles sont des sang-mêlées qui crèvent la faim et qui n’ont pas d’autres choix que d’offrir leur corps à ces messieurs qui peuvent se délester de quelques pièces. Et ce soir, Dimitri avait sa bourse bien assez remplie pour commettre le péché. Se saouler l’esprit avec la boisson comme avec les femmes, y avait-il meilleur moyen au monde pour tout oublier ? L’ivresse à l’état brut. Et puis il n’était qu’un homme, lui non plus ne résistait pas au plaisir de la chair. C’est donc les yeux remplis d’une étincelle qu’il se mit en quête du bonheur charnel. Il s’approche d’une brune sur le côté. Elle est mignonne et lui rappelle quelqu’un. Cette fille qui des années plus tôt lui a brisé le cœur. N’est-ce pas une belle revanche sur la vie d’avoir l’illusion de la posséder. Car dans son « euphorie » il n’imagine pas un instant que ça puisse être belle et bien Nephtys. « Salut ma jolie. Tu me fais penser à quelqu’un. » Toujours avec son sourire idiot. Il avait un côté charmant et en même temps, il avait la tête de quelqu’un qu’on pouvait facilement escroquer. Quelle importance. « Dis-moi quel est ton prix, beauté. » Il ne prenait pas quatre chemins pour aller vers là où il voulait aller. Non monsieur allait droit au but tant pis pour les conséquences. Cela ne fait aucun doute que la claque droit dans la face est au bout du chemin, cher ami. Tu le sais mieux que quiconque, le passé est un spécialiste pour faire irruption dans le présent voire le monopoliser. |
| | | bitch princess Hiboux : 952 Avatar : kristen stewart. Double Compte : runa vasara. Crédits : avatar ©myself ○ gif from chrisevams (tumblr) ○ sign made by vivi la gueuse ○ lyrics by halsey. Âge : vingt cinq ans. Nature du sang : le sang qui coule dans ses veines est vu comme honteux et quelque chose qu'il faut caché sous peine de voir sa liberté s'envoler. Statut civil : son coeur a battu pendant de longues années au même rythme que celui de son maitre, aujourd'hui, il essaie de trouver sa propre mélodie, partagé entre deux nobles au sang pur. Patronus : un renard polaire, un animal fugace et impossible à attraper. Amortentia : l'étrange odeur de la poudre, du lilas, de la foret et de la mer. | Sujet: Re: vertige du passé (ft nephtys) Sam 12 Mar - 14:13 | |
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Le bruit, ce vacarme continuel qui ne cesse jamais. Ca ressemble à un bourdonnement d’abeille, plus on s’approche et plus on l’entends distinctement. Mais on en a peur, on craint ce qui se cache derrière ce son, on a la désagréable impression en se rapprochant que cela va empirer. Plus de silence. Il n’est plus maitre de lieu, excepté peut être quelques fois au coeur de la nuit, ou chacun dort, emprisonné par des rêves qu’ils oublieront, ou pire, se rappèleront. Nephtys, elle, ne dort que très peu - ne trouvant aucun réconfort dans le repos, mais y découvrant plutôt de nouveaux monstres mélangés aux anciens. Des souvenirs qui lui mordent la peau, meurtrissent sa chair et tourmentent son esprit. Et puis, son travail l’empêche de trop abuser de cela et la force à se rendre disponible même lorsque l’heure est tardive. Ca n’a aucune espèce d’importance pour les hommes qui lui rendent visite. Ils ne la paient pas pour qu’elle soit de bonne humeur, bien reposée et apaisée. Leur but est autre part, caché aux yeux de tous. Ce vice qui accapare même les plus nobles, qui assombrit le plus clair des esprits. Avant, elle ressentait du dégout et du mépris, mais avec le temps, son envie d’écraser ces bourreaux a prit le dessus et a laissé place à un sens du devoir. La sorcière n’est peut être pas un grand leader de la résistance, n’occupe peut être pas une haute place, mais elle sait ce qu’elle doit accomplir. Elle est consciente des sacrifices qu’elle doit faire et en est venu à n’y accorder aucune importance. C’est cela qui lui permets de continuer à se battre avec tant d’ardeur et qui la force à se soumettre avec tant de facilité. Quand on a rien, on a rien à perdre. La seule chose que possède Nephtys est sa propre vie - et tant qu’elle est est encore en vie, alors rien ne l’empêchera de jouer son rôle, aussi humiliant et rabaissant soit-il.
Cette nuit là, elle reste à son emplacement habituel - préférant ne pas s’aventurer dans les ruelles sombres et froides. Les clients arriveront bien de toute façon, de cela, elle n’en doute malheureusement pas. C’est toujours la même rengaine, encore et encore. Les hommes viennent et repartent à leur gré, mais elle et ses amies n’ont pas ce luxe. Elles observent les environs, se demandent qui aura qui, plaçant de en temps des petits paris afin de se distraire. C’est ça, sa vie. Attendre que quelqu’un se présente à elle et lui demande ses services. Ca n’a rien de réjouissant, mais ça lui donne l’occasion d’en apprendre beaucoup. Les hommes sont parfois très idiot lorsque saoul et sous le charme d’une femme. Nephtys en profite pour récolter des informations, ce qui lui vaut que trop souvent quelques coups - mais ces derniers n’également jamais la violence de son ancien maitre. Elle s’en remets toujours. Elle n’a pas le choix. A vrai dire, cela ne l’effraie même plus. Et elle est consciente que ce comportement quelque peu inconscient est dangereux, pour elle comme pour ses amies. Les limites qu’elle est prête à franchir restent malgré tout flous et elle compte bien découvrir jusqu’ou il faudra aller pour voir son peuple libérer.
Le froid commence à la faire grelotter, ce qui n’a rien d’inhabituel. Elle se dirige vers l’autre bout de l’allée afin de se réchauffer un peu à l’intérieur d’une maison qu’elle connait bien quand une voix l’interpelle. Et cette voix, elle la connait. Difficile de l’oublier. Oh, elle a essayé, plus que de raison, de se défaire de ses souvenirs, de sa tendresse, de son amour - mais ce n’est chose aisée d’aliéner toute trace de gentillesse dans une vie comme la sienne. Et puis, sans doute qu’elle ne le souhaitait pas vraiment. Après tout, qui souhaiterait délaisser une amitié telle que la leur? Pourtant elle l’a fait. Elle a prit la décision, ce jour là, de ne pas le suivre, de rester à Stolytsia et de se battre pour ce que plus personne ne subisse ce qui lui a été infligé. Elle a renoncé à ce qui aurait pu être. A leur peut être. Et jusqu’a présent, elle s’en sortait très bien. Voila que le destin trouve amusant de remettre sur sa route celui dont elle a brisé le coeur il y a des années. « Dimitri. » Pas de trace de surprise ou de colère dans sa voix, simplement une honte teinté par sa fierté, amer sentiment de dégout qui se fait parfois ressentir. Elle constate qu’il n’a pas tellement changé, malgré le passage du temps. Son regard est plus dur, moins doux qu’autrefois et renferment bien des tourments. Le voir à sa porte, si l’on peut dire, n’a rien de bienheureux pour la jeune sorcière qui n’aspire qu’a une seule chose : se venger. Pas de lui. Jamais de lui. Cependant, là est le problème. Dimitri est un Meerendorf. Un noble. Un sang pur. Il représente tout ce qu’elle déteste et veut anéantir. Sauf que lui, c’est une exception. Ou du moins, c’est ce qu’il était avant qu’il ne quitte la ville et l’abandonne. Aujourd’hui, elle ne connait pas l’homme qu’il est devenu, celui qui la regarde avec surprise et horreur, constatant que son amie - celle qu’il connaissait mieux que personne, est devenue une prostituée. En aucun cas, elle ne désire rester là, devant lui, le regardant l’observer comme une bête de foire. Elle n’a pas honte et ce fout de ce qu’il peut penser - mais ce qu’il lui fait ressentir en agissant de la sorte la dérange. Alors, Nephtys lui jette un regard furtif avant d’attraper son jupon et de se mettre à marcher en direction de là ou il vient passant derrière lui rapidement, sans prendre la peine de voir si il la suit ou pas.
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| | | maison de baldr Hiboux : 45 Avatar : douglas booth Crédits : iron Âge : un quart de siècle à vagabonder ici et là, cherchant encore et toujours à venger les siens. telle est sa quête Nature du sang : pureté conservée, sûrement tout ce qui reste d'immaculé chez les meerendorf. ce liquide rougeâtre qui au fond ne change rien Statut civil : enchaîné à sa vengeance, elle réclame alliance alors pour la satisfaire, tu t'es fiancé par intérêt. Patronus : un turul, magestueux et à la fois inquiétant, cherchant la liberté sans jamais y goûter. Amortentia : l'odeur du feu de bois de la cheminée de la demeure familiale, la cannelle et ce parfum d'un amour passé. | Sujet: Re: vertige du passé (ft nephtys) Sam 12 Mar - 17:02 | |
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Il y a des regards qui ne trompent pas, de ceux qui vous transpercent par leur naturel. Le regard qu’elle lui jette à cet instant est l’un d’entre eux. A travers lui, on peut y lire la surprise mais d’autres choses aussi. La peine ? La culpabilité ? Le malaise ? Peut-être un peu de tout cela. Qu’il ne s’y méprenne pas, cette fille est bel et bien Nephtys. Ce n’est pas une pâle copie ou un vague ressemblance qui s’accroit dans le noir. Non c’est elle, cette même fille qui huit ans plus tôt est partie sans se retourner. Il lui avait tout donné : sa vie, son amour et son dévouement et c’est d’un claquement doigt qu’elle a tout envoyer valser. Cruelle Nephtys car oui elle a été cruelle, il n’y a pas d’autres mots pour la qualifier. Longtemps Dimitri avait réfléchi à son comportement, à son rejet. Bien sûr, il avait trouvé des explications rationnelles mais à chaque fois le même constat revenait : elle ne l’aimait pas. Non, si elle l’avait aimé autant que lui, elle serait partie avec lui. Elle n’aurait pas pu être rationnelle parce que lorsque l’on aime plus que tout, on n’écoute plus que son désir. Peut-être avait-elle eu de l’affection pour lui et Dimitri ne peut s’empêcher de l’espérer car s’il avait juste suscité de l’indifférence en elle, il en mourrait sûrement. Car oui, il n’avait pas pu se fourvoyer autant. Pour l’aimer autant c’est qu’elle avait dû l’encourager un minimum. Qu’aimer était folie. Jamais depuis une fille avait trouvé grâce à ses yeux et il était évident à ses yeux que jamais plus une fille serait à nouveau possessive de son cœur. Il était fermé, emprisonné, gardé bien loin des dangers et des voluptés de l’amour. Mais ce soir face à elle qui avait tout provoqué, comment pourrait-il rester indifférent ? Déjà l’amour et la haine se livrait à un combat sans merci pour prendre le dessus sur son faible esprit. Mais de tout cela émanait le désir car autant dans la haine que dans l’amour, l’on désire. Enfin elle prononce son nom. Elle se rappelle. Est-ce une bonne chose ? Cela l’aurait été si déjà elle ne partait. Ainsi les choses étaient vouées à recommencer éternellement ? A chaque fois, elle lui tournerait le dos ? Non, il n’en n’était pas question. Dimitri ne laisserait pas cela se produire une deuxième fois. Il avait un honneur. Il ne serait pas bafoué deux fois par cette vile créature.
Déjà il se met à sa poursuite. Il n’aurait aucun mal à la rattraper et l’empêcher de partir. Il était plus fort qu’elle et même, en bien meilleur santé : l’avantage d’être riche. « Alors quoi mon argent ne vaut pas celui des autres ? » Attaquer sur l’argent, attention au dérapage. Au diable ! Il avait commencé à déraper au moment où il s’était dirigé vers cette allée. Tout cela ne peut être l’œuvre que du destin. Et elle reste silencieuse. A-t-elle perdue la parole ? Ou continue-t-elle de se moquer de lui ? Pourtant, n’avait-il pas toujours été gentil avec elle ? Il avait été bon et voilà comment elle le remerciait. Voilà qui le rend fou. C’est un peu fort qu’il lui lance : « Regarde-moi ! » Interpellation à la limite de la supplication. Par ses sentiments complexes et paradoxaux, en ressortait une certaine détresse. La détresse du cœur n’est que faiblesse. N’avait-il pas juré de tout fermer ? Il n’était qu’un homme, à la merci des dames. « Tu crois que tu peux partir sans que je ne dise rien ? Tu n’as pas de respect pour moi ? » Il fait une pause cherchant à faire le tri dans toutes les pensées qu’il souhaiterait exprimer. « Je croyais que nous étions au moins amis. » C’est vrai, tous les moments partagés ne pouvaient pas être que de l’hypocrisie. Ils s’étaient passés, ils avaient un sens. Elle ne pouvait pas tout rejeter en bloc comme cela. Tôt ou tard, tout nous rattrape. Elle devait l’affronter et assumer ses actes. |
| | | bitch princess Hiboux : 952 Avatar : kristen stewart. Double Compte : runa vasara. Crédits : avatar ©myself ○ gif from chrisevams (tumblr) ○ sign made by vivi la gueuse ○ lyrics by halsey. Âge : vingt cinq ans. Nature du sang : le sang qui coule dans ses veines est vu comme honteux et quelque chose qu'il faut caché sous peine de voir sa liberté s'envoler. Statut civil : son coeur a battu pendant de longues années au même rythme que celui de son maitre, aujourd'hui, il essaie de trouver sa propre mélodie, partagé entre deux nobles au sang pur. Patronus : un renard polaire, un animal fugace et impossible à attraper. Amortentia : l'étrange odeur de la poudre, du lilas, de la foret et de la mer. | Sujet: Re: vertige du passé (ft nephtys) Sam 12 Mar - 18:21 | |
| Se retrouver ainsi face à lui fait remonter à la surface des sentiments que Nephtys avait consciencieusement prit le soin d’oublier. Elle déteste être en face de lui et éprouver cette joie, ce bonheur de le voir en bonne santé. Naturellement, elle dissimule tout cela bien plus qu’il ne le faudrait, se cachant derrière un masque de neutralité voire peut être de froideur. C’est plus facile, tellement plus facile de faire comme si de rien n’était - comme si sa présence ne lui donne pas l’impression de pouvoir respirer à nouveau. Mais c’est le cas. Elle croise son regard et son être entier s’illumine, retrouvant sa chaleur d’antan, lui rappelant à quel point elle se sentait bien lorsqu’il la prenait dans ses bras ou lorsqu’ils passaient des heures à parler.
« Alors quoi mon argent ne vaut pas celui des autres ? » Ces mots la font stopper net. Elle a l’impression qu’on vient de lui assimiler un coup de poing, qu’on l’empêche de respirer. Tant de mépris se fait entendre dans ce qu’il vient de dire. Et le pire, c’est qu’elle ne lui en veut même pas. Comment le pourrait-elle, alors que c’est elle qui a refusé de le suivre, huit années auparavant. Ca n’a pas de sens. La sorcière ne formule pas de réponse, trop blessée et incertaine du comportement à adopter face à Dimitri. A la place, elle se contente d’éviter son regard, croisant les bras afin de se réchauffer un peu et de dissimuler le peu de tissus qui recouvre son corps. En temps normal, c’est exactement le contraire. Nephtys mets à disposition ce qu’elle a et n’a aucun scrupule quand il s’agit d’exposer son corps aux hommes qui pourraient devenir des clients. Néanmoins, en cet instant, ce n’est pas un futur client qui se trouve devant elle, mais un ancien ami. Un ancien amour. Ou ce qui y ressemble. Mais la sorcière reste de glace face à son air presque suppliant. « Regarde-moi ! » Il parle beaucoup trop fort. Si il ameute les gens aux alentours, la garde suivra rapidement et elle ne peut se permettre d’être retrouvé ici, à moitié dénudée, en compagnie d’un sang pur. Alors, après quelques secondes interminables, elle prends la parole et lui attrape le bras, l’amenant dans un coin sombre ou il n’y a personne pour prêter attention à ce qui se passe. « Ne parles pas si fort, on risque de t'entendre. » dit-elle d’une voix teinté d’une crainte difficilement dissimulée. Les soldats pourraient penser qu’elle cherche à le voler ou pire et cela résulterait en une arrestation. Nul doute la dessus. Et elle ne souhaite pas finir dans un cachot, torturé pour savoir si elle est de la résistance. « Tu crois que tu peux partir sans que je ne dise rien ? Tu n’as pas de respect pour moi ? » Ainsi voilà l’homme qu’il était devenu. Quelqu’un avec tellement de fierté qu’il est incapable de voir à quel point ses paroles ont un effet néfaste sur la personne qu’il disait aimer. Disparu la douceur et la tendresse dont il faisait preuve envers elle, le mépris et le ressentiment ont une place de première importance dans l’esprit du jeune sorcier. A nouveau, Nephtys s’enferme dans son mutisme mais cette fois, elle n’évite pas le regard de Dimitri. Pendant une demi seconde, elle croit voir du soulagement lorsqu’elle plante son regard émeraude dans le sien - mais ce fugace sentiment semble ne pas avoir prit ancrage. « Je croyais que nous étions au moins amis. » Vit-il dans un monde ou chaque enfant se tient la main en chantant? Ou les hommes gagnent honnêtement leurs vies tandis que les femmes s’occupent de la maison et des enfants? Les amitiés de nos jours sont autant poissonneuses que des serpents, il suffit d’un faux mouvement pour voir votre vie s’écourter. La jeune femme laisse échapper un petit rire, rempli d’amertume à l’entente de cette remarque. « Amis, vraiment? » Sa naïveté n’est pas étonnante. « Le noble au sang pur et l'ancienne esclave au sang mêlé devenue une catin, cela sonne tellement bien. » annonce Nephtys, un sourire ironique sur les lèvres. Nul besoin de cacher son statut à présent, il en avait eu la preuve en image. Et puis, à quoi cela aurait-il servit de toute manière. Cela ne change rien. Observant à sa droite et à sa gauche si il n’y a personne, elle repose ensuite son regard sur lui. « Je ne veux pas de ton argent, vas voir si l'une des filles là-bas est libre. » Il est bien évidemment hors de question pour elle de coucher avec Dimitri, lui conseiller d’aller voir ses amies est la meilleure chose à faire. Après tout, c’est bien pour ça qu’il est ici non? Peut être qu’il craquera et la laissera tranquille si son désir est satisfait auprès d’une autre.
Mais deux longues minutes passent et Dimitri ne bouge pas. Il est toujours devant elle, la scrutant méticuleusement, comme si il attendait de voir quelque chose. Lasse, la jeune femme laisse échapper un soupire, détends ses bras et passe sa main dans sa longue chevelure noisette - signe de son exaspération. « Qu’attends tu de moi, Dimitri? » murmure t-elle d’une voix incertaine, presque timide, comme si elle a soudainement peur que sa réponse ne la blesse à nouveau. Il a cette emprise sur elle, ce pouvoir de la briser ou de lui redonner la vie - tout comme Mika. Et elle déteste ça et ne peut se permettre d’être si faible face à lui, ou à n’importe quel autre homme. Huit ans et elle n'avait pas réussit à se défaire de lui. C'est pathétique. Et incroyablement agaçant. Nephtys n'est plus une esclave. Elle n'a plus à subir le courroux de son maître - mais a la l'irritante sensation qu'une substitution a eu lieu et que Dimitri - et également Mika - sont devenus ses bourreaux personnels. |
| | | maison de baldr Hiboux : 45 Avatar : douglas booth Crédits : iron Âge : un quart de siècle à vagabonder ici et là, cherchant encore et toujours à venger les siens. telle est sa quête Nature du sang : pureté conservée, sûrement tout ce qui reste d'immaculé chez les meerendorf. ce liquide rougeâtre qui au fond ne change rien Statut civil : enchaîné à sa vengeance, elle réclame alliance alors pour la satisfaire, tu t'es fiancé par intérêt. Patronus : un turul, magestueux et à la fois inquiétant, cherchant la liberté sans jamais y goûter. Amortentia : l'odeur du feu de bois de la cheminée de la demeure familiale, la cannelle et ce parfum d'un amour passé. | Sujet: Re: vertige du passé (ft nephtys) Sam 12 Mar - 23:37 | |
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Elle se plaint qu’il fait trop de bruit. Qu’est-ce que ça peut bien lui faire ! Bien sûr, il connaît les risques mais à l’heure actuelle c’est bien le cadet de ses soucis. Il n’est pas dans le raisonnable, à penser à tous ses détails. Non, pris au milieu de ses ressentis, il cherche à nourrir sa soif de compréhension. Cette fille face à lui n’est que mystère. Il pensait la connaître mais elle reste insaisissable. Chaque fois, il a l’impression de lui courir après sans jamais la rattraper. Il n’y a pas plus frustrant que ce sentiment d’inachevé. Pas le temps de réfléchir qu’il poursuit et voilà qu’elle rit. Sarcasme, moquerie, tout dans ce rire résonne comme annonciateur de coup symbolique. Ne manque-t-il qu’elle se moque de lui (encore) ? Après tout, il doit bien être un peu sadomasochiste pour chercher sa présence alors qu’elle l’a jeté comme un malpropre. « Amis, vraiment ? Le noble au sang pur et l'ancienne esclave au sang mêlé devenue une catin, cela sonne tellement bien. » Des mots qui font souffrir mais qui sonnent tellement vrais. Rien ne les destine à partager quelle conque relation ou alors si, si elle devenait sa subordonnée mais cela n’arriverait jamais. Frontières du sang encore et toujours. Elle n’a pas changé depuis toutes ses années. Réitérer sa proposition n’est plus à l’ordre du jour. Les sentiments sont là, la disponibilité ne l’est plus. De toute les manières, la réponse serait toujours la même. Néanmoins Dimitri ne peut s’empêcher de penser qu’elle aurait pu ne pas être une catin si elle l’avait suivi. Il lui aurait offert une vie convenable et agréable. Il savait qu’ils auraient pu être bien ensemble si seulement elle avait dit oui. Si elle lui avait dit oui. « Je ne veux pas de ton argent, vas voir si l'une des filles là-bas est libre. » Il hausse un sourcil, réaction spontanée qu’on ne peut contrôler. Comme s’il avait envie d’aller voir une autre fille. Peut-être que c’est ce qu’elle souhaite, après tout c’est la Reine de la fuite. Elle aime ne pas s’expliquer, partir sans laisser de trace, sans laisser de mots. Lui n’est pas comme cela. Non Dimitri est toujours en recherche de vérité, de justice et d’explications. Prise de tête était dans son habitude. Il ne devait pas être fait pour une vie douce et tranquille.
Il se doute qu’il doit dire quelque chose. Un truc qui fait mouche de préférence. Sûrement un truc pour prendre l’avantage, le dessus, la remettre à sa place et lui dire « Je m’en fiche de ce que tu dis, tu vois ça ne me fait aucun effet ». Bien sûr ça ne serait qu’un tissu de mensonge mais le plus important c’est de ne pas perdre la face dans ce genre de cas. Et pourtant il reste silencieux. Il ne peut que la regarder : de haut en bas, s’attarder sur son visage, ses yeux, sa bouche et même sur son corps. Il ne ressent aucune honte à la regarder de la sorte. Mais que cherche-t-il en la scrutant de la sorte ? S’il savait lui-même. Déjà, il cherche les différences entre sa Nephtys, la fille de dix-sept ans qu’il aurait suivi jusqu’au bout de monde et celle-là, à moitié nue qui respire la crasse du quartier et celle des hommes qui profitent d’elle. Cocktail dégoûtant qui ne suffit pourtant pas à faire mourir son désir. Imbécile. Il se demande aussi pourquoi elle a ce pouvoir sur lui. Il en a vu pourtant des femmes, connues aussi et au terme biblique du terme. Des nettement plus jolies et raffinées que ce qu’il a devant les yeux et pourtant c’est comme du magnétisme, comme si son corps était programmé pour réagir au sien. Délicieuse torture, celle qui fait plus mal. « Qu’attends tu de moi, Dimitri ? » Il stabilise à nouveau son regard sur son visage, à la recherche de ses yeux qui le fuient. Qu’attend-t-il ? S’il le savait lui-même. Il y a des mystères qui nous échappent. Pourquoi reste-t-il planté là alors qu’elle ne fait que le repousser ? Franchement, ça ne s’explique pas. C’est donc très naturel qu’il répond : « Je ne sais pas. » Un peu de vérité, ça fait du bien. « Je veux comprendre, je… » Il détourne le regard, passe la main dans ses cheveux, vieux tic d’adolescent préoccupé. C’est le moment de le sortir ta fameuse phrase intelligente. « Tu croyais quoi ? Que de te voir me laisserait totalement indifférent ? Je te rappelle que c’est ta spécialité l’indifférence. » Il fait une pause avant de rajouter : « J’ai le droit à des explications, je pense. » A nouveau il la regarde avec franchise, sans artifice. C’est lui qui se met à nu face à elle. Lui qui abaisse sa défense prenant le risque d’être brisé à nouveau. Il le sait bien pourtant qu’il prend de gros risques mais son besoin maladif de vérité et de justice prend le dessus. A coup sûr, ça finira par le tuer. Il la voit frissonner et des vieux réflexes prennent le dessus. Déjà il enlève sa veste et la lui tend. « Tiens, couvre toi. Ça serait bête d’attraper froid. » Devant sa méfiance, il hausse les épaules. « Ce n’est qu’une veste. » Ce n’est qu’un geste de gentillesse, ça n’engage à rien. |
| | | bitch princess Hiboux : 952 Avatar : kristen stewart. Double Compte : runa vasara. Crédits : avatar ©myself ○ gif from chrisevams (tumblr) ○ sign made by vivi la gueuse ○ lyrics by halsey. Âge : vingt cinq ans. Nature du sang : le sang qui coule dans ses veines est vu comme honteux et quelque chose qu'il faut caché sous peine de voir sa liberté s'envoler. Statut civil : son coeur a battu pendant de longues années au même rythme que celui de son maitre, aujourd'hui, il essaie de trouver sa propre mélodie, partagé entre deux nobles au sang pur. Patronus : un renard polaire, un animal fugace et impossible à attraper. Amortentia : l'étrange odeur de la poudre, du lilas, de la foret et de la mer. | Sujet: Re: vertige du passé (ft nephtys) Dim 13 Mar - 10:32 | |
| Lorsqu’elle mentionne les autres filles, elle observe chez une subtile réaction, lui faisant comprendre qu’il n’a aucunement l’intention d’aller louer leurs services. Dommage, les filles ont grandement besoin d’argent et s’offrir à un sorcier tel que Dimitri n’a rien de difficile étant donné son physique avantageux. Etrangement, savoir qu’il refuse la compagnie du sexe féminin fait naitre un léger sourire sur ses lèvres. Mais mieux vaut ne pas s’égarer dans de telles pensées. La jeune femme attends qu’il lui réponde, ce qu’il fait assez rapidement d’ailleurs. « Je ne sais pas. Je veux comprendre, je… » Elle aussi. Elle veut comprendre ce qui le pousse à revenir vers elle, à ce qui l'a fait tombé amoureux il y a tant d'années alors qu'elle n'était qu'une pauvre esclave et lui a causé tant de souffrances. Tant de questions, si peu de réponses. Perdue dans ses pensées, les paroles du jeune homme lui font l’effet d’une claque. « Tu croyais quoi ? Que de te voir me laisserait totalement indifférent ? Je te rappelle que c’est ta spécialité l’indifférence. » Sur ce point elle ne peut le contredire. Mais cela ne veut pas dire qu’elle ne ressens rien. Bien au contraire, cette même indifférence est ce qui l’empêche de sombrer sous le joug des vagues de sentiments qui l’envahissent, la trahissent et tentent de lui dicter son comportement. Nephtys ne peut se permettre de se laisser guider par son coeur, sans quoi elle ne pourrait plus obtenir justice. Savoir qu’il la pense sans coeur le refroidit encore un peu plus - comme si chaque parole avait son propre effet sur ce dernier, le détruisant morceau par morceau. C’est insoutenable et incroyablement douloureux de l’avoir en face d’elle et de se sentir comme une moins que rien, encore une fois. Et quand Nephtys est blessé, elle érige autour d’elle des barrières - transformant sa douleur en une colère sans fin. Ce qui explique l’expression de dédain qu’elle affiche sur son visage.
« Tiens, couvre toi. Ça serait bête d’attraper froid. » Elle a un mouvement de recul, se fige, regarde sa veste, puis lui. « Ce n’est qu’une veste. » Elle ne lui a pourtant rien demandé. Et de sa veste elle n'en veut pas. Pourtant, en sentant son corps trembler elle doit admettre qu'a ce rythme la, elle ne va pas tenir très longtemps dans le froid glacial, au coeur de la nuit. A contre coeur, la sorcière attrape le manteau qu’il lui tends et se le mets dessus - sentant déjà un peu de chaleur sur son corps glacé. Encore une fois, malgré son comportement détestable Dimitri se montre prévenant. Comme avant. Peut être n'a t'il pas tant changé que cela après tout. Mais cela n’a aucune espèce d’importance aujourd’hui - qu’il soit le même homme ou pas, rien n’avait changé. « Tu veux comprendre pourquoi je ne t’ai pas suivi il y a huit ans. » lui demande t-elle d’une voix teinté de tristesse et sans la moindre trace de doute. C’est bien de cela dont il s’agit, elle le voit dans ses yeux. Et peut être que lui expliquer lui permettrait de passer à autre chose et d’oublier son existence. Nephtys prends une grande inspiration et commence à ouvrir la bouche afin de formuler sa réponse, mais des bruits de pas suivit de voix s’élevant vers gauche lui font comprendre que des gardes sont en train d’approcher. Sans réfléchir et sans hésiter, elle attrape Dimitri par le bras et l’entraine rapidement dans une allée parallèle à celle ou ils se trouvaient il y a quelques secondes. Elle lui fait signe de sa faufiler dans l’entrebâillement d’une porte puis le suit et constate que le manque d’espace la force à se coller à lui. Les choses ne vont décidément pas en s’arrangeant, cela est certain. Leur proximité soudainement imposée n’a rien de nouveau certes, mais l’électricité qui se trouve entre eux l’est en revanche. Comme si son corps la poussait à se rapprocher de lui, encore et encore. Néanmoins, elle s’y refuse farouchement et change de position, appuie son dos contre le mur et fait face à son visiteur. « La garde ne cesse de patrouiller par ici. » lui explique la jeune femme en soupirant. Par moment, elle est tellement épuisée par toute cela qu’elle envisage de se laisser prendre - mais dieu merci, le feu de la résistance continue de brûler assez en elle pour qu’elle n’en fasse rien. Observant l’extérieur et écoutant le moindre bruit, la sorcière préfère cependant rester ici encore quelques minutes afin d’être sûre qu’il n’y a plus de danger. Un sang noble discutant avec une sang mêlée, et une catin de surcroit, n’est pas quelque chose d’autoriser. Dimitri aurait surement des ennuis - et ça serait sa faute. En le regardant de plus prés, elle remarque qu’il attends toujours qu’elle lui réponde, ce qui ne fait qu’accentuer son malaise. « Je ne t’ai pas suivi parce que je ne le voulais pas, c’est aussi simple que ça Dimitri. » Mensonge partiel. Bien sûr qu’a cette époque elle aurait souhaité partir avec lui, mais plusieurs facteurs l’en avaient empêché. La résistance, Mika, sa liberté retrouvée. Tant de raisons de lui dire non et au moins tout autant de lui dire oui. Mais elle avait fait un choix et s’y était tenu. Rien ne sert de remuer le passé et de réveiller de vieilles blessures.
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| | | maison de baldr Hiboux : 45 Avatar : douglas booth Crédits : iron Âge : un quart de siècle à vagabonder ici et là, cherchant encore et toujours à venger les siens. telle est sa quête Nature du sang : pureté conservée, sûrement tout ce qui reste d'immaculé chez les meerendorf. ce liquide rougeâtre qui au fond ne change rien Statut civil : enchaîné à sa vengeance, elle réclame alliance alors pour la satisfaire, tu t'es fiancé par intérêt. Patronus : un turul, magestueux et à la fois inquiétant, cherchant la liberté sans jamais y goûter. Amortentia : l'odeur du feu de bois de la cheminée de la demeure familiale, la cannelle et ce parfum d'un amour passé. | Sujet: Re: vertige du passé (ft nephtys) Dim 13 Mar - 13:14 | |
| | v e r t i g e d u p a s s é
ft nephtys |
Elle accepte enfin sa veste. Cette fille est têtue, ça il le sait bien et de voir qu’elle baisse la garde – enfin à toute petite échelle – lui fait plaisir. Il ne veut pas la voir souffrir ou avoir mal alors de la voir frigorifiée ne lui fait forcément pas plaisir. Son manteau sur ses épaules lui donnent la vague illusion qu’il lui sert encore à quelque chose, qu’il n’y a pas un si grand fossé entre eux. Peut-on réparer les dégâts du passé ? Dimitri répondrait spontanément non mais ce soir il avait bien envie de croire à l’impossible. Pourraient-ils construire enfin de compte quelque chose ? Comme s’ils n’étaient pas chacun enchaîné à leurs vies. Ah le doux espoir, celui qui vous fait croire que tout est possible alors qu’il n’en n’est rien. Espérer le temps d’une soirée, ça ne fait pas de mal. N’est-ce pas ? Tu peux toujours le croire. « Tu veux comprendre pourquoi je ne t’ai pas suivi il y a huit ans. » Répondre n’est pas utile. Elle sait très bien que c’est ce qu’il veut savoir. Oui il veut comprendre pourquoi elle ne l’a pas suivi alors qu’il lui a tout servi sur un plateau d’argent : une vie libre, plus sereine qu’ici à la capitale et l’amour pur et véritable. Pourquoi dire non à tant de félicité ? Ils auraient été bien, elle ne peut pas dire le contraire. Ils seraient partis ensemble, auraient voyagé et découvert des paysages magnifiques et puis ils se seraient mariés. Ça coulait de source aux yeux de Dimitri. Il aurait été bon avec elle, il n’aurait vu qu’elle et il n’aurait demandé rien de plus. Mais ce jour-là, en partant elle avait terni ce beau tableau. Pas de jolies promenades, pas de belle cérémonie et encore moins une vie à deux. Non depuis, Dimitri avait tenté de combler le manque qu’elle avait laissé par la luxure. Ils avaient fait un tour du monde en quelque sorte, celui des bordels. Oui c’était amusant mais surtout c’est pitoyable mais avec un peu d’alcool, on oublie à quel point on fait peine à voir. Personne ne vous pose de questions auxquelles vous ne voulez pas répondre du moment que vous y mettez le prix. Dimitri l’avait mis.
Mais alors qu’ils étaient là, « tranquilles », des bruits de pas se font entendre et avant même que Dimitri ne fasse quoique ce soit, Nephtys l’a déjà pris par le bras et l’emmène plus loin. Perdu, Dimitri se laisse faire, docile. Elle sait ce qu’elle fait, elle doit bien connaître les lieux. Ils se faufilent dans l’entrebâillement d’une porte, serré l’un contre l’autre. Destin ou hasard ? En tout cas, la sensation, elle est la même. Electricité, désir qui se fait de plus en plus présent et qui ne demande qu’à se matérialiser. Il faut toute la concentration dont dispose Dimitri pour garder son sang-froid. Car collée tout contre lui, il pourrait aisément l’embrasser s’il se penchait de quelques centimètres. Le repousserait-elle ? Arrête de rêver Dimitri, bien sûr qu’elle le ferait. Mais cette électricité, elle ne pouvait pas être à sens unique. C’était si fort, ça devait bien venir d’eux deux. Mais pour le faire mentir, déjà elle essaye de se dégager au maximum de lui. Certes ça ne change pas grand-chose dans ce petit espace mais c’est assez poignant. « La garde ne cesse de patrouiller par ici. » La garde. Bien sûr, cela a tout son sens. C’est bien l’explication la plus logique mais ça ne change absolument rien. Il veut toujours savoir et le regard brûlant qu’il lui lance est assez clair. Elle ne lui échappera pas, pas aujourd’hui, pas ce soir. Il partira avec ses explications. « Je ne t’ai pas suivi parce que je ne le voulais pas, c’est aussi simple que ça Dimitri. » Elle ne voulait pas. C’était dur à entendre mais en même temps c’était libérateur. Seulement elle était trop vague. Qu’est-ce qu’elle ne voulait pas au fond ? Partir avec lui ou de lui ? C’était peut-être un détail mais pour Dimitri ça avait toute son importance. Cela changeait énormément de choses même si c’était rouvrir la blessure. « Pourquoi ? » Avec juste un mot s’exprime tout son besoin de vérité. Supplication de comprendre, encore et toujours. Pourquoi ? La réponse pouvait être longue et trop vague. Dimitri ne veut pas qu’elle tourne autour du pot sans jamais se prononcer. Non il cherche des réponses claires et précises mais pour les obtenir, il se doit de l’être lui-même. « Tu ne voulais pas de moi ou partir avec moi ? » C’était, sans aucun doute, ce qu’il voulait savoir à tout prix. Elle avait toujours laissé plané un mystère sur ce qu’elle pensait ressentait pour lui. Il avait besoin de savoir. Il ne pouvait pas vivre avec ce doute perpétuel. Si elle lui faisait comprendre qu’elle avait eu des sentiments pour lui ne serait-ce pas pire ? Ne serait-ce pas l’ouverture d’une douleur bien plus cuisante ? Bien sûr mais qu’on aime, on n’a que faire de demain. On ne pense pas aux répercussions dans l’avenir. Son amour pour Nephtys lui était tombé dessus sans prévenir, sans qu’il ne puisse rien faire et quand il s’en était aperçu compte, il était bien trop tard pour lutter. Alors il s’était laissé à l’aimer sans se mettre aucune barrière. Tombé tête la première, il s’était donné. Voilà pourquoi la chute n’en n’avait été que plus rude. Mais encore aujourd’hui, s’il devait recommencer, il referait pareil. C’était peut-être bête mais il préférait avoir vécu tout cela, les moments de joie comme de peine plutôt que rien. |
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