( mirror, mirror ô mirror )

pseudo, prénom : winter's lady, marine encore et toujours âge : majorité acquise, je peux faire la fête et boire du rhum pays : la france  avatar : taron egerton inventé, scénario, prédéfini : inventé issus d'une famille prédéfinie  crédits : redwyne, ivana la belle commentaire : LONG LIVE THE KING ULRICH   sinon, ma boîte mp vous attend si vous voulez des liens, les gueux    

all men must die
(music theme)
C'est le petit matin et le bébé ne pleure plus. Il a cessé de geindre il y a quelques secondes, des secondes de trop. Le soleil perce déjà l'horizon à l'est et ses rayons traversent les nuages pour s'écraser sur les vitres de la résidence des Von Rosenberg. Tout le monde s'agite dans les couloirs, les femmes de chambre, la gouvernante, mais également le père du jeune garçon qui est réveillé par un cri. Un cri strident et aigüe, un cri de détresse, le cri de sa mère. Ulrich ouvre les yeux et se redresse vivement avant de quitter son grand lit aux draps de soie. Il chasse quelques mèches blondes qui cachent son front et sort de sa chemise pour observer l'agitation. Les serviteurs se précipitent à l'étage et devant le jeune garçon, un valet trébuche sur le tapis et fait tomber des serviettes chaudes. « Que se passe-t-il ? » questionne enfin le petit garçon du haut de ses sept années de vie. Le valet le dévisage, c'est un adolescent, à peine plus vieux de quelques années. Il ramasse rapidement les serviettes et cherche ses mots. Ulrich sait lire entre les lignes, son père lui a appris à savoir démêler le vrai du faux. « Ne mentez pas, Hector. » l'intéressé laisse échapper un soupir, exaspéré par le sens de l'observation de son maître. Il ajuste sa cravate et un nouveau cri tranche le bruit du silence. « Je suis désolé monsieur, je dois y aller. » un moyen habile de s'échapper et de ne pas se fourvoyer. Hector disparaît au sommet des escaliers qui mènent au second étage. Ulrich ne bouge pas pendant de longues minutes. Il serre les poings et se demande pourquoi sa mère s'est mise à crier comme ça, car c'est bien sa mère qu'il a entendu, il le sait, il le sent. Une boule se forme au niveau de son estomac, mais rester là, ce n'est pas la solution. Il doit y aller, il le sait. Le jeune enfant avance et grimpe les marches une par une. Chaque pas se fait plus lourd que l'autre et l'envie de retourner se cacher sous ses draps est très forte, mais il résiste. Le sang-pur avance jusqu'au fond du couloir où il entend les pleurs et les supplications. Il voit Hector qui ressort avec un linge imbibé de sang et qui esquive le regard du garçon. C'est la gouvernante qui sort et ferme la porte devant l'enfant avant de lui prendre le bras. « Il ne faut pas y aller monsieur, retournez dans votre chambre, c'est votre père qui le souhaite. » la gorge sèche, Ulrich essai de parler, mais rien ne sort. Il apprécie la gouvernante, c'est une ancienne esclave très fidèle à sa famille du nom de Olga Ishkov et qui est respectée aujourd'hui. Elle s'éloigne avec le garçon, mais il ne veut pas. Il fronce les sourcils et se dégage de sa poigne. « Lâchez moi ! » il se met à courir vers la porte, Olga lui demande de s'arrêter, elle attrape sa baguette, mais trop tard. Ulrich ouvre la porte à la volée et dévisage ses parents. Sa mère est couchée, les yeux éclatées et les pommettes enflées, elle est pâle, monstrueusement pâle, comme effacée tandis que dans ses bras, le corps sans vie de Ludwig, enfant béni, trésor inestimable et second enfant du couple ne s'anime pas, sans vie, définitivement mort. « Maman... ? » il fait un pas en avant, il titube en essayant de comprendre la situation, mais son père s'interpose et l'attrape dans ses bras. Il ne dit rien, il ravale ses sanglots et conduit son fils hors de la chambre. Celui-ci tend les bras vers sa mère et son petit frère qui s'éloigne. Hier encore, Ludwig était dans son berceau, si fragile, si petit, mais si beau, enfant du soleil, fils aimé et aujourd'hui, c'est une larve morte, un mort-né. « Ludwig. » le petit garçon souffle et finit par fermer les yeux et répondre à l'étreinte de son père, colosse de fer désarmé et cassé.

La pluie cesse de tomber sur le grand jardin des Von Rosenberg. Tout le monde porte du noir, c'est la tenue exigée pour montrer son deuil, un deuil qui n'a pas de limite et qui a commencé quand Ludwig a quitté sa famille. Il n'a pas vécu sa première journée et cette pensée hante sa mère, plongée dans un mutisme profond depuis ce drame. Son unique fils en vie, Ulrich, ne peut pas quitter du regard le petit cercueil blanc qu'on enfance dans la terre. Il sent ses yeux qui piquent et les larmes qui coulent, mais il fait comme son père le souhaite, il tente de rester digne. Il a donné sa promesse et il veut la tenir, car c'est un homme désormais. Sa mère tend sa baguette et fait apparaître un bouquet de roses blanches sur la tombe avant de s'écrouler devant, soutenue par son mari et le personnel. Petit à petit, la foule se dissipe. Les esclaves retournent à leur tâche, personne ne parle et n'ose remettre en question l'autorité de la famille, car le deuil se partage cette fois et les divisions ne sont pas au rendez-vous. Le couple Von Rosenberg reste près de la tombe de nombreuses heures tandis que Ulrich les observe, assis sous le gros chêne centenaire du jardin. Il ne comprend pas, à sept ans, il n'arrive pas à comprendre comment son petit frère a pu mourir. Le sang-pur se souvient, il se souvient de son père lui annonçant la grossesse de sa mère et du changement dans la famille. Ulrich a compris qu'il devait protéger son petit frère à naître et il a échoué. Cette pensée assombrie son esprit et tandis qu'il ramène ses jambes contre lui, il n'entend pas l'arrivée d'une jeune fille derrière lui qui prend place à ses côtés. « Tu peux pleurer tu sais. Pleurer, ça fait du bien, c'est ma mère qui disait ça. » le jeune garçon soulève la tête et croise le regard pétillant de Nova. C'est une esclave qui est arrivée il y a quelques mois chez les Von Rosenberg, orpheline et vendue pour une poignée de roubles impériales, elle est chargée de l'entretien du jardin sous la responsabilité d'Olga. Même si la vieille gouvernante se montre parfois dure avec la gamine, elle l'apprécie dans le fond et lui souhaite de réussir dans sa vie. « Tu es orpheline, tu n'as pas de mère. » ce n'est pas méchant, mais Ulrich ne sait comprend pas l'impact des mots. Nova ne semble pas blesser pour autant. Elle retire le chiffon qui lui serre à maintenir sa longue chevelure blonde et pose son regard d'un bleu perçant sur ceux, teintés d'un vert émeraude du garçon. « J'en avais une avant, mais elle n'est plus là. Ce n'est pas parce qu'elle n'est plus là que je ne peux pas parler d'elle tu sais. » explique-t-elle en sortant une graine de sa poche avant de creuser la terre à mains nues. Des mains qui sont déjà usées par le travail de la terre et des plantations, mais Nova ne laisse rien paraître. Intrigué, Ulrich l'observe faire. La graine est plantée et la sorcière recouvre la terre avant de joindre ses mains en une prière. « Fais comme moi. » le petit garçon arque un sourcil. Son père lui a toujours enseigné que les esclaves étaient inférieurs à eux et pourtant, ils n'ont jamais été haineux avec eux, ou moins que d'autres familles comme la fidélité de la gouvernante le prouve. Ulrich s'exécute et ferme les yeux. Il écoute attentivement la voix mélodieuse de la fillette. « Prions pour Ludwig, qu'il s'envole vers les cieux et rejoigne maman dans le paradis des âmes perdues. » la prière terminée, elle murmure quelques mots que Ulrich ne comprend pas. « Pourquoi tu fais ça ? » Nova se redresse et remet en place son chiffon, le temps presse après tout. « C'est une prière que ma grand-mère m'a appris avant que je sois esclave. Et cette graine donnera un jour un saule, un arbre aussi grand que le chêne sous lequel on se tient et tout aussi fort. C'est l'arbre de Ludwig. A chaque fois que tu voudras penser à lui, tu viendras ici pour prier. L'arbre c'est la vie, c'est plus joyeux qu'une tombe et c'est un moyen de s'en souvenir autrement, tu ne crois pas ? » elle ricane avant de s'éloigner vers les cuisines en sautillant, prête à recevoir ses ordres. Ulrich détourne le regard et observe l'endroit où la graine a été planté. Un arbre, la vie. Il ne comprend pas la signification de ses mots, mais quelque part, Nova a raison. Pleurer, ça fait du bien. Et les larmes s'écoulent, rien ne les arrête et le coeur se libère.

all men must protect
(music theme)
Le grand duc perce le ciel de son cri sonore aigüe avant de quitter la volière pour prendre son envol et venir se poser sur le bras du jeune Ulrich qui vient de l'appeler en sifflant.

en cours d'écriture.