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membre du mois Hiboux : 742 Avatar : max irons Double Compte : ulrich la vipère Crédits : sweet nothing, the queen bé (avatar) & dailymax (tumblr) Âge : vingt cinq hivers sanglants. Nature du sang : sorcier dont le sang est mêlé, sacrilège pour les tous puissants. Statut civil : coeur de glace, si autrefois, des sentiments commençaient à naître et qu'un feu s'emparer de lui, il n'y a plus rien aujourd'hui. Son esprit est vide et ses sentiments, inexistants. Patronus : son patronus prend la forme d'un tempétueux et indomptable serval. Amortentia : l'odeur de pluie, et de bois mouillé comme de la camomille, un souvenir d'autrefois, un souvenir sous une couche épaisse de brouillard nébuleux. | Sujet: lullaby of eros (w/ana) Mer 2 Mar - 11:49 | |
| le baiser qui ranime à la vie
Le repos, le calme et l'inspiration. C'est ce qu'un artiste cherche tout le long de son existence avant de sombrer quand il oublie sa passion pour la reconnaissance. Le prince solitaire n'attend pas de reconnaissance, de personne car il ne sait pas ce qu'il cherche exactement. Perdu dans ses souvenirs éparpillés, seul et déraillé, il se force à se vider l'esprit, à chercher du réconfort et de l'inspiration, des souvenirs d'enfance car on peut s'accrocher à eux. L'enfance berce chaque être humain et lui redonne goût à la vie. C'est pour cela que Andreï profite de la pénombre et de la nuit malgré le couvre-feu pour furtivement, se glisser dans les couloirs jusqu'à la salle secrète. Découverte il y a moins d'un an après de nombreuses recherches, véritable légende au sein du château, il se garde bien de dire à quiconque où elle se trouve et à se jour, il n'a croisé personne qui a percé son secret. C'est tant mieux car Andreï peut ainsi conserver son havre de paix, un endroit où ses démons n'entrent pas, où ses souvenirs ne sont pas source de douleur. Grâce à la magie de la fondatrice des lieux, la pièce se change sous les yeux du jeune homme. Il fait un pas, puis deux et plusieurs dans la pièce. Le plafond est haut, les murs se mouvent et rapidement, les pavés de pierre et de craie sous les pieds disparaissent pour laisser place à un tapis soyeux. Les tapisseries s'effilochent et des tableaux prennent place. Ils ornent la pièce et représentent deux divinités grecques. D'un côté Amour, le dieu des sentiments aux ailes de colombe et de l'autre, la princesse maudite Psyché dont la beauté forçait la jalousie de Vénus en personne. Plongée dans un profond sommeil, la femme fut ranimée par le baiser du dieu, le baiser de l'amour. Une belle fable que Andreï a toujours aimé conter à sa soeur pour lui rappeler que quelqu'un veille toujours sur elle et qu'il est son gardien en plus d'être son frère. Ce souvenir, il n'est pas trafiqué. Il est vrai, c'est un passage du passé de Andreï que personne n'a pu toucher ou enrayer. C'est une chose qui est et restera, qui fut et qui sera, sans l'ombre d'un doute. La poussière se dissipe soudainement au coeur de la pièce circulaire et un piano à queue se dessine, nacrée de noir et dont le ventre est ouvert sur des cordes frappées par centaine. Le banc est déjà réglé à la hauteur du pianiste tandis que ses doigts se contractent et frémissent d'impatience. Ils veulent caresser l'objet, ne faire qu'un avec lui comme autrefois, comme quand le prince avait un coeur qui battait à l'unisson avec celui de la violoniste. Oui, jouer c'est redevenir humain, c'est une certitude pour un artiste comme Andreï. Un artiste qui a perdu son amour pour l'instrument depuis trop longtemps. Jouer lui manque et c'est presque en courant qu'il approche de l'instrument. Doucement et avec une délicatesse presque féminine, il soulève le cache et dévoile le clavier. Il est beau, il est intact, il est orné de blanc et de noir, de dièse et de bémol. Instinctivement, parce que c'est le coeur qui parle avant la raison, il appuie sur une touche. C'est le do majeur, la touche qui scinde le clavier en deux et sépare les graves des aigües. Le son résonne dans la pièce en un écho magistral. C'est un beau son, presque divin qui ensorcelle les oreilles de Andreï, oreilles absolues, oreilles magiques, oreilles qui ont été ses soeurs et ses mères lors de ses années de servitude. Naturellement, le pianiste s'installe et reprend sa place là où elle est toujours été. Il pose ses mains sur le clavier, il n'y a pas de partition, il n'y en a jamais eu besoin.
Les doigts se figent subitement. Que jouer ? Pour qui ? Pour quoi ? Andreï est à nouveau assaillit par les futilités de la vie et surtout, par sa maîtresse, douce torture qu'elle représente, la solitude. Ses yeux se lèvent vers les tableaux, vers l'amour et la princesse. Autrefois, il jouait pour deux personnes. Hedvig, car elle aimait danser et bouger son corps envoûtant au rythme de mélodies toutes plus sombres les unes que les unes, mais Andreï jouait surtout pour sa petite soeur, la princesse aux cheveux noirs de jais. Il jouait pour l'endormir, pour effacer ses peurs et il a même créé une berceuse pour elle. Le grand frère prétendait que cette berceuse était le chant du dieu quand il est descendu des cieux pour ramener à la vie la princesse Psyché. C'était faux, ça l'est toujours et Anastasia a sûrement compris que ce n'était pas le cas en grandissant, mais elle n'a jamais rien montré. Pourquoi ? Simplement parce qu'elle était rêveuse, tout aussi rêveuse que son frère et qu'elle n'a jamais souhaité cassé leur conte qui était un bouclier pour survivre dans cet enfer commun. Le regard de Andreï se perd dans les souvenirs, dans une enfance qui est violée par l'empire, alors pourquoi la soutenir ? Parce que c'est dans l'ordre des choses, c'est ainsi, mais ce choix l'éloigne de Anastasia. Voici des jours qu'il ne l'a pas vu, qu'il n'a pas entendu le son de sa voix. Ce manque est cruel, comme une déchirure intérieure tandis que ses yeux se posent sur la colonne de droite où la magie a fait apparaître un violon et son archer, soigneusement déposé sur une table en chêne vernis. En grandissant, Anastasia a joué du violon, comme leur père et elle a accompagné son frère au piano. Un duo magistral, un duo complémentaire, un duo entre un frère et une soeur, simplement.
« Et l'amour descendit du ciel pour déposer ses lèvres dorées sur celles, pétrifiée de la princesse, ramenant à la vie, la plus belle de toutes. » souffle-t-il les yeux clos. Ses doigts appuient sur les notes. La main gauche joue l'accompagnement et la main droite, la mélodie. C'est une douce berceuse, faites pour endormir Anastasia, pour lui faire voir les étoiles et non pas les coups, faites pour oublier la douleur et pour y voir de la vie, sourire au monde et aux citoyens. C'est un chant pour les enfants qui traverse les âges et c'est un souvenir incroyablement précieux pour Andreï. C'est un trésor bien plus précieux que tout le reste, c'est ce qu'il est réellement, sa personnalité, sa force, sa raison d'être. Ses mains glissent sur les touches, ses doigts s'y enfoncent et le son s'empare de la pièce. La berceuse du dieu ne fait qu'un avec le pianiste. Il retrouve sa place, son univers, tout ce qui fait de lui un être vivant, bien plus que la magie et que son rôle d'espion. Son coeur s'emballe, le rythme accélère et devient plus grave. Le chant est tout autant poétique et Psyché ouvre les yeux au contact des lèvres d'or et d'argent du dieu. Son teint de porcelaine figé reprend vie, les ailes de l'amour se déploient et les amants s'envolent et se dérobent à la vie terrestre pour trouver le repos dans les cieux. C'est une fable, mais c'est aussi l'histoire des Baranov, de Andreï et de sa soeur qui ont quitté l'enceinte du palais de leurs maîtres pour prendre leur envol. C'est une métaphore, une belle histoire teintée de rires et de sourires où la berceuse efface par la force du son, des dièses et des bémols, les pleurs et les souvenirs douloureux. Les pieds de Andreï jouent avec la lyre du piano, ses pédales pour agrandir le son ou l'atténuer avec la sourdine. Le coeur de l'instrument s'ouvre, la musique éclate et la salle secrète devient le berceau de l'enfance volée et des contes où tout est bien qui finit bien. |
| | | maison de sigyn Hiboux : 324 Avatar : adelaide kane Crédits : Monroes brynhild (bannière, tu gères jtm) Âge : vingt-deux années Nature du sang : un sang qui s'émancipe, un coeur de lion, mêlée comme tant d'autres. Statut civil : célibataire au coeur épris d'un sourire ravageur et des cheveux de blés. Patronus : un cheval majestueux. Amortentia : une odeur de chocolat chaud et de cannelle, vient s'ajouter l'odeur de l'herbe fraîchement coupée. | Sujet: Re: lullaby of eros (w/ana) Jeu 3 Mar - 1:16 | |
| le baiser qui ranime à la vie
Le temps n’est qu’instant qui dévore les pensées vagabondes de l’enfant qui laisse souvent chavirer son cœur sur l’océan de ses pensées. Anastasia est une émotive, une âme pure et sensible, que l’on dit fragile sur un ton rieur. Cette fragilité angélique, voir olympienne n’est pas un fardeau mais un atout, c’est ce qu’on lui a toujours dis. Ana on ne cesse de la comparer à ses beautés magnifiques grecques, une vélane au cœur couleur chair et un petit sourire qui se glisse dans la commissure de ses lèvres. Ana aime les mythes, Ana aime les contes et tout ce qui pouvait se rapprocher à la culture. Elle est intelligente Ana, peut-être trop ou pas assez, mais elle n’a pas le courage de s’exprimer, alors elle met tout son art, tout son cœur dans la pratique. Parce qu’à cinq ans, on lui a appris à passer le balai comme une reine. À dix ans, elle ne devait pas avoir peur de se brûler les mains avec le four. À quinze ans on lacérait des sortilèges sur son dos nu, sa peau blanche recouverte d’émeraude. On a dompté le soleil, empêchant ses rayons de scintiller trop fort ; on lui a dit qu’éblouir les grands ne servaient à rien, qu’elle resterait terne jusque dans sa tombe.
Ana a grandie. Peut-être trop vite, ou pas assez. Ana a connu les cernes des jours sans sommeil. Ana a connu les rires masqués et les regards abaissés. Elle a tout vécu et pas assez à la foi. Parce qu’on lui a dit sans cesse qu’elle était trop fragile. Qu’en un souffle, elle pouvait se briser. On la pas forgé dans la soie, mais dans la poussière. Parfois, l’idéal venait éclairer ses journées. Les visites du garçon qui faisait battre son cœur et les sourires d’un frère. Ana dans le fond, elle ne connait pas tellement la vie et elle a trop fraternisé avec la mort. Maman, Papa, y en a des tas. Elle n’est pas l’unique orpheline du monde, et elle se dit que vivant ou mort, sa vie serait toujours la même. Mais elle a tort Ana. Elle a tort quand son visage croise son reflet dans la glace et qu’elle peut apercevoir des brides de noirceur, des cadavres, du sang et des journaux meurtriers. Maman la garce incapable de travailler avec la fièvre, Papa le connard qui crève dans le béton pour une rébellion qui n’a pas de futur. Ana, elle connait la magie désormais. Elle sait lire, et apprend encore à devenir une adulte.
Elle marche sans imaginer l’avenir. Elle marche d’un pas lent et lasse, fatiguée de sa propre mascarade. Elle est prête à rejoindre ce pavillon, mais une mélodie résonne. Pas une simple mélodie, non, bien plus. L’hymne de sa famille, l’hymne de la pureté et de l’amour bien plus fort que n’importe quel sortilège. Ses poings se serrent et l’enfant se retourne suite à la passion mélodieuse que le musicien ordonne à son instrument de jouer. Elle avance doucement, avant de coller son oreille sur la porte. Un pincement au cœur. Il n’y a plus aucune douceur dans ses gestes. Plus aucun phrasé délicat, mais un simple cri qui résonne à travers ses doigts. Violent, abrupte, elle entend sa condamnation aux enfers. Un instant, la gamine espère que l’agressivité est un remède qui se traduit par une demande à l’aide. Un appel pour retrouver un moyen de respirer correctement, plus facilement. Alors elle plonge sa main dans le tableau avec une unique volonté, trouver le pianiste. Pas besoin d’indice, elle le connait et ceux depuis toujours. Alors elle entre bêtement, retrouvant le compositeur. La pièce est égale à ce havre de paix. Ana a toujours trouvé la pièce secrète comme son havre de paix. Elle se dit même qu’elle n’a été créé rien que pour elle, elle et ses idées bloquées, sa timidité et ses secrets. Son frère lui a fait découvrir la pièce, et tel une chouette, elle a attiré le sang-pur blond dans sa cachette. Depuis Ana garde le secret de la pièce, comme un mystère, une énigme qu’elle doit résoudre. Elle ne veut pas qu’on trouble son jardin d’Eden. Alors elle garde la clef au creux de son âme et écoute le poète délivré sa souffrance sur le piano. « Et l'amour descendit du ciel pour déposer ses lèvres dorées sur celles, pétrifiée de la princesse, ramenant à la vie, la plus belle de toutes. » Eros et Psyche. Leur berceuse. Leur amour. La divinité qui entrelace les liens des deux amants et l’amour plus fort que tout qui ranime l’âme. Il lui racontait toujours ce mythe avec un sourire rêveur. Et quand il parlait d’Eros, le visage de son frère se dessinait. Le fils d’Aphrodite, le dieu de l’amour à la beauté éclatante. Par modestie, elle n’osait pas se mettre au même rang que Psyche, mais il lui disait toujours : " tu es aussi belle qu’elle Ana, voir encore plus. " Il a toujours comparé cette beauté à la petite fleur enfantine. Et jamais il n’a eu tort car au fil du temps, les pétales de l’enfant ont évolués et elle est devenue cette magnifique rose que l’on observe d’un air rêveur. Alors elle avance doucement sans porter un regard à la pièce. Il n’y a que la silhouette de son frère qui attire la nymphe. « Tu joues toujours aussi bien. » L’émotion dans sa voix est dure à cacher. Et elle a peur, Ana. Elle a peur qu’il ne soit plus ce pianiste quand il posera son regard sur elle. Ana, elle veut retrouver son frère qu’elle sent partir. Alors elle prend le risque de sa colère, et elle se pose à ses côtés doucement. Elle repousse ses propres mèches tombantes et joue avec le do. Une note aigue qui a toujours animé la princesse mêlée. « Ça fait longtemps que je ne t’ai pas entendu jouer, ça m’a manqué. » Elle ne fait pas attention à son visage. Elle ne veut pas le regarder. Elle n’en a pas la force, pas le courage. Elle ne veut pas assumer son teint blafard et son regard amer. Alors elle sourit délicatement, joue des notes et prend plaisir à retomber dans les méandres de son passé, effrayer d’observer le présent inerte et le futur destructeur. |
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