everyone is a monster to someone (kahina)

pseudo, prénom : sweet nothing, bé, queen b, il y a le choix    âge : toujours la majorité internationale  pays : france avatar : jessica parker-kennedy la magnifique inventé, scénario, prédéfini : inventé avec l'aide d'elie, de vivi, de tout le peuple  crédits : @tumblr  commentaire : on fait quand des bébés ?    

la gamine enfile son habit des ténèbres. et elle disparaît dans l'atmosphère. kahina n'est plus une princesse, elle n'est plus sa majesté trônant dans le temple de la royauté. elle n'est qu'une sorcière ordinaire, une poussière dans l'univers. la poupée métissée escalade son balcon. et elle foule la terre avec une grâce divine. kahina, elle aime sa liberté. elle aime vagabonder dans les allées. la sorcière est téméraire. et son caractère explose dans sa tour d'ivoire. la gamine connait les coins et les recoins du palais. elle se faufile tel un reptile. et la voilà délivrée, émancipée pour quelques heures tout au plus. et puis on remarquera que son lit est vide. et on ramènera l'intrépide. elle s'avance dans la nuit. maîtresse du crépuscule. kahina aime sentir, ressentir ce goût si particulier qu'a la liberté. une sensation de bien-être l'envahit alors qu'elle parcoure les ruelles bondées. elle aime son peuple, du plus profond de son être. elle veut être souveraine, elle veut être reine. la poupée métissée veut gouverner avec justesse, finesse, gentillesse. elle ne veut pas qu'on l'appelle son altesse. kahina veut l'égalité, l'équité de tous. elle veut suivre la voie de son paternel. honorer la digne lignée des al-mîsri. la gamine avance avec naïveté sur les pavés de la cité. et elle s'approche d'un jardin qui respire le jasmin et le sapin. l'innocente sorcière s'approche d'un parterre de fleurs. elle aime respirer, humer l'odeur du bonheur. l'enfant s'amuse d'un rien. l'innocence bientôt brisée. kahina est interpellée par une silhouette qu'elle ne connait pas. pourtant la princesse est habituée à fréquenter les allées une fois la nuit tombée. elle connait, elle sait qui arpente les rues alors que la lune illumine la cité de toute sa beauté. comment tu t'appelles ? un écho dans le silence. un murmure dans l'absence d'une réponse. la jeune femme semble terrifiée. et elle est paniquée de ne pas savoir quoi faire, quoi dire. moi c'est kahina. sa voix immaculée qui respire la pureté. je ne te veux aucun mal, moi aussi je viens souvent ici pour penser. la princesse ne veut pas révéler sa vraie identité. elle ne veut pas avouer que la royauté coule dans ses veines. et que la magie alimente sa vie. la poupée métissée s'est approchée de la beauté aux cheveux dorés. elle essaye de communiquer dans sa langue, mais l'inconnue n'est peut-être pas de son peuple.  je m'appelle nyx. quelques mots prononcés en arabe. et la princesse comprend, elle entend son accent. la jeune femme ne connait que ces simples mots dans la langue de la basanée. tu dois venir du nord n'est ce pas ? kahina s'exprime dans un russe approximatif, elle a étudié les langues du monde entier. mais la poupée ne maîtrise pas encore à la perfection chacune d'entre elles. la fillette hocha. et son visage angélique s'illuminait sous un rayon lunaire. et la princesse vit sa chevelure devenir couleur mûre.  un moment, un instant de doute. kahina a entendu parler de ces sorciers avec la capacité de se métamorphoser à peine nés. mais elle n'en avait pas encore rencontré. et nyx semble se fermer. elle parait tétanisée par la peur. la princesse hésité quelques secondes avant de se décider. la gamine lève ses mains d'un geste gracieux. accio pierre ! et l'objet désiré vient se loger dans sa paume. nous sommes pareilles nyx. vient avec moi. et la poupée métissée s'élance avec assurance en direction de la plage. elle sait, elle sent que la blonde n'a jamais vu cet étendu salé. kahina s'arrête et un sourire se greffe sur ses lèvres alors qu'elle aperçoit le minois de l'étrangère derrière elle.

le soleil est à son apogée et la poupée fixe l'horizon depuis son palais. elle contemple l'immensité qui l'a toujours bercé. la poupée métissée est à peine entrée dans la puberté que déjà sa main est convoitée. une beauté comme il est rarement donné à contempler. mais kahina a réussi à négocier. ses géniteurs ont accepté. personne ne touchera sa peau dorée avant qu'elle n'ait terminé d'étudier. mais le temps file à une vitesse qui échappe la sorcière. elle aimerait contrôler le temps la gamine. mais elle n'a pas hérité d'un tel don. une malédiction dit-on. kahina elle est fière d'être comme sa mère. elle sait, elle sent qu'elle aussi prédira l'avenir, qu'elle aussi sera habitée par cet esprit qui lui fera voir des choses, la rendant un peu plus précieuse. un joyau parmi la cour. la chaleur solaire venait réchauffer son épiderme dorée. mais elle sait la gamine qu'elle doit retourner à ses responsabilités. et elle aimerait ne plus avoir à s'en soucier. elle aimerai vagabonder dans les hautes herbes, se rouler dans le sable chaud, se baigner dans l'immensité salée. le bal commencera d'ici quelques heures votre altesse. ils vous faut commencer à vous apprêter, bien que votre beauté n'est d'égal princesse. elle sourit la poupée. elle sourit alors qu'elle quitte son balcon, faisant tournoyer le tissu de soie l'enveloppant. la princesse prend place sur son trône. et elle aime ça, que l'on s'occupe d'elle. mais kahina n'est pas une souveraine tyran. la pureté coule dans ses veines mais la gamine ne fait pas de différences. elle est attentionnée et distinguée. la sorcière admire son reflet dans le miroir. sa chevelure de jais indisciplinée a laissé place à des tresses délicates effleurant délicatement ses courbes. ses iris noisettes ont été soulignés avec intensité. et elle sourit la poupée. avant de fermer ses paupières. l'obscurité a gagné. kahina se sent transportée. elle est ailleurs, elle est perdue dans un dédale d'émotions, un tourbillon qui l'assomme. elle entend, elle ressent ces voix chuchotant, marmonnant. elle est transportée dans un univers rempli de misère. elle voit, elle perçoit les proies de ses rêves, les esclave de ses songes inconscients. la princesse n'est plus. kahina prononce des syllabes qui ne font pas sens, des lettres en effervescence, messagère de la connaissance. la gamine n'est plus maître de ses pensées, tout est manigancé, amorcé. elle est détachée la poupée. et elle se sent en toute sérénité. une vague de gaieté venait de la traverser. elle est en fusion avec ses illusions. la gamine est en communion.
et ses iris reprennent vie. la princesse a été choisie. elle a été marquée par le don du troisième œil. le passé se mêle à l'avenir. le présent n'est plus qu'un souvenir. kahina émerge d'un état qui la submerge. ses paupières s'ouvrent lentement, doucement. elle contemple son horizon. et la princesse ne comprend pas, ne saisit pas. allongée avec toute la grâce qui lui a été donnée, la sorcière pense s'être assoupie le temps d'un instant. et son regard amande se plonge dans celui de sa mère. et elle lit l'inquiétude. la gamine n'est pas stupide. mère, que s'est-il passé ? un silence s'installe, s'incruste. et d'un geste le personnel est envoyé à vaquer ailleurs. tu viens de prédire l'avenir kahina. tu as l'héritage. elle était comblée la poupée. heureuse d'être celle qui porterait la fierté de sa lignée. une destinée qu'elle souhaitait embrasser. et les deux femmes se regardent, s'épient sans répit. puis la gamine entoure sa mère de ses frêles membres. elle hume l'odeur de fleurs qui l'effleure. elle est fière la sorcière. mais kahina ne sait pas ce que l'avenir lui réservera.


la poupée n'a jamais su. elle n'a jamais connu la prophétie qu'elle avait prédit. et elle en a payé le prix. kahina n'était pas là quand la tragédie arriva. elle était loin. elle apprenait la gamine, à manipuler la magie. elle profitait de la vie. mais la vie ne semblait pas être d'accord. un message, un nuage d'informations et c'était l'explosion. son monde jamais plus ne serait le même. quand elle sut, elle accourut au palais. en un claquement de doigts, la sorcière arrivait à son pied-à-terre. elle ne voulait entendre personne. elle ne voulait voir personne. la gamine n'aspirait qu'à apercevoir sa figure maternelle passer l'entrée. mais jamais cela ne se reproduirait. sans le remarquer, la poupée métissée fut isolée. seul son oncle restait présent. ils sont partis kahina, je suis désolé. j'aurai aimé que cela se passe autrement. mais ce virus a décimé le tiers des nôtres, nous ne pouvions rien faire pour les aider. kahina ne répondait pas. elle ne voulait pas. parler serait assimiler leur perte. et ça, la princesse ne pouvait l'accepter. d'un geste de la main, elle chassa son oncle de la pièce. la poupée voulait méditer. elle désirait rester seule pour faire son deuil. à la minute où son germain n'était plus, elle s'effondra contre le sol froid. les larmes perlaient en masse sur ses joues rosées. sa respiration était saccadée. elle voulait mourir la gamine. elle ne voulait plus vivre. pas sans eux. elle ne savait pas comment elle allait pouvoir réussir à continuer, à avancer sans eux. et puis le temps estompa ses larmes. la princesse avait rendu les armes. elle restait, agenouillée, le regard vide et l'âme en peine. elle ignorait le temps qui s'était écoulé. mais la gamine s'en fichait. votre altesse. elle n'avait pas remarqué l'entrée de son amie. kahina ne réagissait pas. je vais vous apprêter votre majesté, venez. elle tire la main de la princesse. et celle-ci n'est qu'une poupée de chiffon. désarticulée, elle la laisse s'occuper des détails. et son minois retrouve son éclat. son regard souligné d'un charbon ardent. ses lèvres délicatement rosées. sa chevelure de jais tressée. kahina jetta un regard dans le miroir. elle admirait son reflet. elle inspire l'air chaud qui lui brûle la gorge. et elle suffoque. elle s'engouffre dans sa propre peine. ça l'a consume de l'intérieur, ça dévore son corps. mais kahina sait ce qu'elle veut faire. elle sait ce qu'elle va faire. merci samira. tu peux disposer. et la servante ne se fait pas désirer. la poupée métissée est armée d'une volonté sans égal. elle veut honorer ses parents décédés. d'un pas décidé, elle s'en va trouver son oncle. le nouveau roi. le nouveau souverain. et elle demande un entretien privé. un moment d'intimité. je veux jouer un rôle. je ne porte peut-être pas encore la couronne, je ne suis pas reine mais je veux respecter mes parents. laissez moi aller dans le grand nord pour traiter d'une alliance. une fois revenue, j'épouserai nessim comme prévu. elle comprend que son silence n'est pas signe de bonne augure. mais elle désire du plus profond de son être faire quelque chose. et elle sait la princesse que cette alliance était une volonté de son père. personne ne maîtrise mieux que moi la langue du nord, pas même ibrahim. il sentait qu'elle irait même sans son accord. et il ne voulait pas risquer de se mettre le peuple à dos. parce qu'il sait que la princesse est vénérée. et peut-être ne reviendra-t-elle pas. malik partira avec toi, pour ta protection. je te fais préparer le nécessaire pour ton voyage. il s'avança vers kahina avant de dessiner un symbole sur le front de la princesse. que les dieux te gardent mon enfant. un hochement de tête et la sorcière n'était plus que poussière.

vêtue d'une fourrure de léopard, la poupée métissée s'avance dans le palais impérial. l'air lui glaçait le sang. l'astre égyptien lui manquait plus que jamais. sa majesté a accepté de vous rencontrer. vous allez être reçue par son altesse le tsar aleksandr III bytchkov. kahina hoche de la tête et elle attend. mais elle n'est pas à l'aise la gamine. tous les regards sont posés sur elle. mais elle ne connait pas, elle ne sait pas qui ils sont. et dès qu'elle pose son regard charbonneux sur eux, le contact visuel n'est plus. comme une honte, un gêne qu'elle ne saisit pas. qui sont-ils ? ose t-elle demander à cet homme, ressemblant à un serviteur. des esclaves votre altesse, quelle drôle de question si je peux me permettre. la sorcière ne lui tient pas rigueur. mais elle est intriguée par la réponse. comment peuvent-ils avoir des esclaves alors même qu'ils ont déjà des serviteurs. la poupée métissée s'interroge sur la nature de ces personnes. ont-elles de la magie coulant dans leurs veines ? autant de questions qui devront rester en suspens le temps d'un instant alors que la porte, devant elle, s'ouvre. et on l'annonce comme la princesse qu'elle est. et comme la souveraine qu'elle n'est pas encore. votre altesse. la sorcière fait sa révérence. kahina al-mîsri et elle se courbe la princesse face au tsar, à la puissance impériale. les histoires que l'on raconte sur la beauté des femmes venues de l'orient ne sont donc pas des mythes. la poupée métissée est flattée d'un tel honneur. et elle espère que les échanges seront profiteurs. je remercie votre altesse d'accepter de me recevoir afin d'échanger sur les relations entre l'empire et mon pays. on lui fait signe de s'avancer, de se rapprocher du souverain. et elle s'exécute la princesse. elle connait les us et coutumes du nord. elle a étudié leur langue. et elle s'exprime dans un russe frôlant la perfection, seul son accent la trahit. j'ai eu vent de la mort de vos parents. c'est tout à fait regrettable, mais vous me voyez ravi de reprendre nos échanges en votre compagnie. d'un geste il ordonne à tout le palais de s'en aller, de le laisser seul avec la poupée. et elle aperçoit, elle voit malik s'en aller. il n'y a plus personne. seulement la princesse et le tsar. et celui-ci se lève de son trône. il s'avance doucement, lentement. kahina ne bouge pas. elle ne sait pas. elle n'a pas l'habitude de telles responsabilités. et elle se demande si elle a fais le bon choix. une vraie beauté. la princesse sent son regard transperçant. elle hésite. quoi dire, quoi faire. au sujet des relations entre nos pays, je pensais que notre commerce d'épices magiques rares pourrait vous intéresser. elle sentait son palpitant accélérer. son souffle est saccadé. je vous soumet une alliance plus ambitieuse princesse al-mîsri. une place au palais pour vous en échange de la sécurité et de la prospérité pour votre pays. kahina ne comprend pas. elle ne veut simplement pas comprendre. une place au palace, cela signifie la fin de sa vie. jamais plus elle ne reverra l'étendue salée, le sable chaud sous ses pieds. je ne peux accepter, je suis déjà promise à un prince de mon pays. il me faut y retourner votre majesté. et elle venait de déclencher la colère du tsar en s'opposant à sa décision suprême. et sans qu'elle ne puisse comprendre la situation, malik n'était plus. et la princesse était prisonnière du gouvernement. ce n'est que quelques jours plus tard, qu'elle fut conduite dans les rues de stolytsia pour être vendue comme vulgaire rebut. un certain vidar aakjaer fit l'acquisition de la princesse pour une somme astronomique, directement reversée à sa majesté en personne. la différence attire, intrigue, convoite et réveille les désirs les plus enfouis. kahina n'est plus maîtresse de sa personne. et la sang-pur est la propriété d'un sorcier.


kahina plie soigneusement le parchemin. avant de lever la paume de sa main. et le papier finit par brûler alors que l'incantation glisse entre ses lèvres rosées. la poupée métissée observe d'un regard éprouvé les quelques mots se consumer. elle ne sait pas comment son amie a deviné qu'elle était en vie. comment elle a réussi à lui glisser cette lettre. kahina ne comprend pas mais elle ne veut pas. elle ne retournera pas chez elle. elle ne peut pas. la princesse déchue devenue rebut. une simple esclave parmi tant d'autres. une poussière dans l'univers. au service des aakjaer, la poupée métissée s'est effacée, estompée. elle a été vendue comme un vulgaire animal, du bétail. sa vie n'est plus rythmée que par les coups de fouet qui claquent au creux de ses oreilles. la princesse ne peut refuser aucune tâche, aucune requête sous peine de lâcher son dernier souffle. mais elle a entendu, elle a su que certains s'étaient rebellés, qu'ils avaient quitté leur seigneur. alors elle s'est prise à rêver, à imaginer sa vie en dehors de la vieille demeure. seulement, la gamine n'est rien, elle n'a plus d'honneur, plus de titre de valeur. elle n'est que débris parmi la galaxie. kahina le repas ! la sorcière essuie les traces des larmes sur ses joues innocentes. et elle se dépêche d'aller satisfaire ses maîtres. voilà monsieur aakjaer. lui glissait-elle alors que la gamine servait les mets exotiques dans la porcelaine asiatique. elle s'empressait de reculer, de s'effacer, de se poser dans un coin reculé de la pièce. les yeux baissés, directement vissés sur ses pieds, la poupée a compris depuis deux années qu'elle était sa place. mais alors qu'elle relève son doux visage, elle ose planter ses iris noisettes dans ceux du fils aîné, maxim aakjaer. il ne ressemble en rien à son paternel. et kahina s'est prise d'affection pour le sorcier. elle repense à ses doigts caressant sa peau dorée. sa chevelure de jais bouclée frôlant le visage de l'être aimé. les joues de la princesse rougissent alors que de telles pensées viennent à gagner son esprit. et de nouveau ses prunelles se posent plus bas que terre. et la gamine repart vaquer à ses occupations d'aliénée. les heures défilaient et la princesse arrivaient au terme de son travail pour la journée. puis un cri, un cri strident, puissant venait transpercer ses tympans. kahina connait ce son. elle l'entend, elle le ressent dans ses visions. le maître est décédé ! les autres esclaves ne cessaient de répéter ces quelques mots. mais la princesse ne réalisait pas. elle ne pensait qu'à lui, maxim. et puis vient le soulagement. le paternel est tombé mais l'aîné n'a pas bougé. plusieurs esclaves prirent leur liberté et quittèrent la propriété. kahina ne savait pas. elle avait envie de partie elle aussi. mais l'idée d'abandonner l'être aimé ne lui plaisait pas. et elle repensait à ce qu'elle était. avant tout ça, avant d'en être arrivée là. elle ne pouvait pas, elle ne voulait pas renier sa véritable personnalité, sa destinée. la sorcière se dépêcha de rassembler ses affaires. et pour affronter le froid, elle vola une cape de fourrure à l'épouse du maître. et puis elle s'envole vers de nouveaux horizons. un seul et dernier regard en direction de son passé. et elle intercepta le regard du sorcier. des secondes paraissant des heures. et la poupée finit par enfin s'échapper.

ses boucles virevoltent au gré du vent glacé. la poupée métissée observe la ville de ses iris noisettes. du haut de son balcon, la princesse déchue attend que son prochain client arrive.  kahina n'est plus. il n'y a que mila maintenant. la sorcière vend son corps au plus offrant. à ceux dont la pureté n'a d'égal leur richesse. fille de joie, voilà sa nouvelle condition. mais la poupée ne se plaitn pas. elle gagne suffisamment pour vivre. et elle ne sert que les royaux. personne d'autres ne vient souiller sa beauté. le tsar lui-même a déjà sollicité les services de la poupée. et elle n'a pas le choix kahina que de s'exécuter. bien qu'elle aimerait arrêter de compter sa majesté parmi sa fidèle clientèle. parfois, elle repense aux paysages arides de sa lointaine contrée. et elle se demande ce qu'il en advient. puis elle balaye ses pensées pour enfiler son masque de prostitué. elle redevient mila. c'est alors que ses iris furent interpellés. un visage qu'elle connait traversant la foule de stolytsia et de dirigeant vers le palais impérial. vysenia. kahina ne réfléchissait pas, ne réfléchissait plus. elle se précipita dans la rue. ses talons claquaient sur les pavés de l'allée. mais la brune avait disparu. les traits enfantins de la sorcière n'étaient plus. mais kahina savait qu'elle l'avait vu. et l'espoir se dessinait dans son palpitant. elle n'était pas morte. un souvenir du passé, un morceau de ses années qu'elle aimerait vivre à nouveau. mila, dépêche toi. sa patronne l'appelle, l'interpelle. et la princesse s'apprête à retourner dans la maisonnée, le bordel où elle a établit domicile. mais elle ne tient plus debout. elle finit par tomber la poupée désarticulée. elle foule le sol pavé d'une façon inexpliquée. elle entend des voix, elle ressent l'effroi. des syllabes incompréhensibles glissent entre ses lèvres rosées alors que son corps entier se met à trembler. tout ce qui l'entoure n'est plus. elle n'entend rien d'autres que ceux qui lui parlent de l'intérieur. et puis elle crie. c'est tellement puissant que la sorcière sort de sa transe. mila ? mous allez bien ? ses yeux se portent sur la demoiselle en face d'elle. sa chevelure de feu captive, enivre la métissée. mieux grâce à toi. je suppose que je dois te remercier comme il se doit. la fille de joie ne se livre pas qu'au sexe masculin. elle reçoit aussi la féminité dans sa plus grande intimité. ses draps de soie voient passer tous les sorciers les plus aisés. puis elle saisit. la nymphe représentait la pureté à son apogée. alors elle prit délicatement sa main, avec toute la douceur qui l'habitait avant de l'amener sur l'immensité qui trônait au centre de la pièce. ne t'inquiète pas, on peut tout aussi bien se contenter de parler. je pourrais te remercier une prochaine fois. et la princesse attendait avec impatience, impertinence le jour où cela se réalisera. elle était subjuguée par cette beauté. la poupée métissée lui sourit. et elle avait le sentiment qu'elle n'avait pas senti ses lippes s'étirer avec autant d'honnêteté depuis longtemps. appelle moi kahina. et tu es ? elle lui révélait sa véritable identité. peu de gens savaient son prénom, celui qu'on lui a donné à la naissance. tout le monde ne connait que mila. mais la princesse voulait que la beauté sache qui elle était réellement. freyja. sa voix cristalline lui transperce le coeur. et une effluve de vanille embaume la pièce alors que les sorcières se serrent la main.