something wicked this way comes

pseudo, prénom : toujours le même    âge : l'âge de ta mère   pays : planète terre.  avatar : bill skarsgard. inventé, scénario, prédéfini : inventé. crédits : ivana d'amûr   commentaire :    

Le gamin était concentré sur sa proie. Il savait qu'il ne pouvait échouer, pas cette fois. Son paternel l'observait avec la plus grande sévérité. Raafael savait qu'il n'accepterait pas un échec supplémentaire. Ses jointures étaient pâles sous la pression qu'il exerçait sur sa baguette. Son sang battait à tout rompre dans ses veines. C'était à peine s'il entendait les consignes que son père lui répétait inlassablement, comme une litanie destinée à la réussite de son fils. Le bras tendu à l'extrême, Raafael prononça les mots interdits. Le sortilège maudit. Un éclair vert inonda la pièce désormais silencieuse. Un dernier cri s'échappa des lèvres de la pauvre enfant qui avait subi la cruauté paternelle. Une expression terrifiée déformait son si beau visage. Le soulagement s'empara de son corps entier, accompagné d'une grande satisfaction. C'est à peine si le garçon éprouvait la moindre culpabilité envers sa première victime. Il jubilait le monstre, il souriait comme s'il venait d'accomplir un miracle. Un rire s'échappa même de sa poitrine marquée par les gestes défensifs de la pauvre esclave qu'il venait de tuer. Une main empoigna sa frêle épaule et un rire triomphant résonna à son tour. « Félicitations mon fils. Tu verras, tu seras amené à faire de grandes choses. » Le criminel souriait toujours. Une soif de sang inébranlable était née dans son coeur. Il voulait encore goûter à cette sensation divine. Il voulait encore avoir le droit de vie et de mort sur quelqu'un. Son père avait créé une machine dénuée d'émotions. Il devait le réaliser puisqu'un sourire las s'étira sur ses lèvres. « Patience mon enfant, tu auras très prochainement l'occasion de faire couler le sang. » Il avait faim, terriblement faim. Une tempête se déchaînait en lui. Il voulait plus. Les sourcils froncés, il se laissa néanmoins faire quand son père le ramena au salon familial. Sa fratrie jouait silencieusement tandis que sa mère était assise près de l'imposante cheminée. Elle laissa tomber son livre épais en observant l'air hagard de son fils. Un cri rageur éclata dans la pièce, laissant un silence pesant s'installer par la suite. « Comment as-tu pu ! Il n'a que sept ans Erno. Sept ans !» Le père de famille poussa un soupire et se contenta de lui répondre par un bref geste de la main. Une erreur monumentale puisque sa femme entra dans une colère noire. Des cris, des gestes brusques et des menaces ne tardèrent pas à éclater au sein du salon. Le gamin sentit rapidement une main le guider dans un coin, à l'abri de la dispute parentale. Contrairement à sa fratrie, Raafael observait tout malgré l'insistance de son aîné pour l'en dissuader. Il n'eut pas la moindre réaction quand sa mère s'écroula sous le poids du sortilège doloris. L'enfant était au contraire fasciné par les mouvements saccadés du corps inerte de sa mère. Lorsque le silence tomba sur la demeure familiale, des esclaves apeurés s'emparèrent du corps maternel meurtri pour le monter à l'étage. Une routine quotidienne qui ne dérangeait personne, sauf le personnel servile de la maison. Raafael se leva en silence et fronça les sourcils en sentant son aîné le retenir tandis qu'il essayait de couvrir les murmures de leurs cadets. « Raafael, pourquoi n'as-tu pas... ? » Son frère savait à quel point il détestait les confrontations de leurs parents. Il n'avait jamais gardé les yeux ouverts jusqu'à présent et son aîné l'avait remarqué. Tout avait changé désormais. Raafael haussa les épaules, indifférent au sort de sa mère qui n'aurait jamais du intervenir. Il était trop tard.


« Comment ça mort ? » Le ton était impérieux, le regard glacial. Raafael observait le messager de la mort avec une incompréhension totale. Il ne le croyait pas. Ce n'était pas dans l'ordre naturel des choses. Il ne pouvait pas être mort. Raafael ne l'avait pas permis. Il ne l'avait pas décidé. Paivio ne pouvait pas être parti, pas comme cela. On ne pouvait pas tout simplement fermer les yeux et s'endormir à tout jamais. Cela ne marchait pas de cette façon. Raafael connaissait tout de la mort. Il l'avait étudiée pour en percer ses mystères, curieux de savoir comment le processus s'enclenchait. Son frère n'avait pas pu quitter ce monde si aisément. Il devait y avoir une raison. Il devait y en avoir une. Il s'approcha du sorcier avec un regard fou. « Comment ! » hurla-t-il, laissant éclater sa colère et sa frustration. Il voulait essayer de comprendre comment toute une partie de sa vie avait pu s'évanouir ainsi, si silencieusement. « C'est une mêlée qui l'a tué. Je l'ai vu de mes propres yeux. » Un rire s'échappa de ses lèvres tordues sous l'effet de la colère. Raafael était calme, très calme. Il pouvait néanmoins entrer dans une colère noire quand on le provoquait. La mêlée venait de signer son arrêt de mort. Le jeune homme s'approcha du messager qu'il appelait aussi ami. « Qui est-elle ? » Le sorcier savait probablement qu'il allait causer la mort de la malheureuse puisqu'il se tassa sur lui-même, mal à l'aise. Il n'avait sûrement pas l’étoffe d'un meurtrier même si au final, c'est Raafael qui prendre son dernier souffle. Le brun l'observait avec un regard impitoyable. Il voulait savoir qui avait osé lever la main sur son frère et il aurait l'information d'une manière ou d'une autre. Il effleura sa baguette du bout des doigts, comme pour menacer le sorcier qui recula instinctivement. « Je ne connais pas son prénom. Je sais juste qu'on la nomme Nordhagen à Durmstrang. » Raafael joua un instant avec sa baguette avant de la ranger dans un pan de sa cape. Un sourire satisfait s'était étiré sur son visage en apparence apaisé. Une rage de sang s'était éveillée en lui et elle devait être payée. Vengeance devait être faite pour son frère. Raafael ne se permettrait pas de laisser cette maudite femme vivre un instant de plus sa vie comme elle l'entendait après l'avoir enlevée à son frère. Il ne tarda pas à se mettre en route sans se préoccuper du gémissement coupable du sorcier qu'il laissait derrière lui. (...) « Tu me reconnais, n'est ce pas ? » Et il tira davantage sur les boucles brunes de l'immonde créature qui se tenait devant lui. Raafal avait la rage au ventre. Un feu qui consumait tout sur son passage. Il n'avait pas eu de mal à trouver la fameuse Nordhagen. La pauvre était devenue pâle en le voyant se diriger vers elle avec un regard assassin. Il fallait la comprendre. Raafael avait toujours étrangement ressemblé à son aîné. Elle avait sûrement du penser que l'esprit de son frère était venu se venger. Les lèvres tremblantes, la fillette finit par acquiescer à sa question. Il écrasa la pointe de sa baguette contre son cou. « Je vais te faire aussi mal que ce que j'ai ressenti en apprenant la mort de mon frère. » souffla-t-il à l'oreille de sa future victime qui était secouée par des sanglots. Les mots glissaient déjà sur sa langue, attendant de provoquer la souffrance et la mort. La désolation. « Tu vas regretter de me l'avoir enlevé, sale vermine. » Raafael laissa ses foudres se déchaîner sur la malheureuse avant que la lune elle-même n'intervienne. Il en oublia toute sa rancœur en apercevant la naïade approcher de lui pour le charmer de sa beauté atypique. Il n'opposa aucune résistance quand elle libéra la meurtrière de son emprise. Il était devenu le prisonnier de la sirène providentielle. « Tu t'en prends à la mauvaise personne. Ce n'est pas ma soeur qui a ôté la vie de ton frère. C'est moi. » Raafael était dubitatif. Il n'arrivait pas à concevoir comment une créature si belle et pure avait pu mettre fin à une vie. Il fixa la femme qu'il venait de persécuter et il fronça les sourcils en constatant l'expression de surprise qui s'était muée sur son visage encore marqué par la douleur. L'ingénue le fixait avec insistance. Sans pouvoir se l'expliquer, Raafael se trouva bien incapable de faire subir les pires sévices à la jeune femme. « Alors tu paieras pour ton crime toute ta vie. Suis moi, tu es désormais mon esclave. » Il la poussa en avant, troublé par sa faiblesse peu commune.


Un cri furieux s'éleva dans l'édifice, répercuté entre les murs cendreux éclairés par de modestes torches. Un cadavre en décomposition se désagrégeait sous les yeux impuissants de Raafael. Du sang s'écoulait de son nez à cause de l'effort qu'il imposait à son corps. Cela faisait déjà des jours qu'il essayait de faire revenir un mort à la vie. Des heures entières passées à réciter des incantations dans l'espoir d'y arriver enfin. Penché en avant, les épaules du jeune homme se soulevaient dans un rythme effréné. Son corps était à bout, il le sentait. Il savait qu'il ne lui restait pas beaucoup de temps avant de perdre connaissance. Le coeur au bord de l'implosion, il se retourna brusquement en entendant quelqu'un pénétrer dans son sanctuaire maudit. Un esclave qui regretta immédiatement son geste. Raafael n'eut pas besoin de réfléchir. Un éclair vert éclaira la salle et il s'empara du corps sans vie pour le placer sur la table. Il ne fit pas attention à la nourriture et à la vaisselle qui s'étaient déversés sur le marbre. Seule son désir comptait, rien d'autre. Raafael observa l'esclave avec détermination. Il ferma les yeux et serra les poings, comme pour concentrer toute sa magie sur ses paroles. Raafael psalmodia des formules anciennes. Il les récita sans la moindre hésitation. Une litanie qui gagna en ardeur lorsque le jeune homme sentit de l'air glacial s'infiltrer dans l'habitacle et venir caresser son échine. Il criait presque le fou. Lorsqu'il rouvrit ses prunelles pâles sur le monde, l'obscurité régnait en maîtresse sur la salle. Un mouvement attira son attention et Raafael poussa un crie de victoire. Il avait réussi. Le corps s'était mué en inferi et il l'observait comme s'il attendait ses ordres. Malgré la satisfaction qu'il venait de gagner, il ressentait avec crainte la magie que cela lui avait coûté. Tel un père avec son fils, Raafael observa la créature avec fierté. Un nouvel éclair vert illumina la pièce sombre et le corps monstrueux retomba en arrière avec un gémissement. Le souffle court, Raafael rangea sa baguette et tituba jusqu'à la porte, ivre de fatigue et de bonheur. Il dévala le dédale de la demeure familiale tout en apercevant parfois l'esquisse du visage de son frère. Il allait le ramener. C'était une question de temps. Alors qu'il s'apprêtait à trouver la paix dans ses appartements, Raafael protesta en sentant quelqu'un le retenir. « Raafael, tu viendras me voir dans mon bureau quand tu te seras reposé. Tu as une mine épouvantable. Si cela peut t'aider à t'endormir, sache que tu viens d'être fiancé à Vysenia Petrova. » Raafael observa son père sans comprendre. Son esprit était bien trop affecté pour marcher correctement. Il se libéra de la main de son père et s'enferma dans sa chambre. Les yeux mi-clos, il se laissa tomber sur le lit déjà occupé par son esclave, Svea. Il l'entoura d'un bras possessif quand cette dernière essaya de quitter ses draps. « Tu penses vraiment que je ne savais pas que tu dormais dans mon lit en mon absence ? Ton odeur est partout Svea. » murmura-t-il tout en l'attirant à lui. Raafael était dans un état second causé par une perte considérable d'énergie et de magie. A moitié endormi, il plongea son nez dans le cou de la jeune femme. Un sourire inconscient naquit au coin de ses lèvres quand il sentit l'odeur si reconnaissable de la vanille sur le corps de Svea. Il ne tarda pas à rejoindre le monde de Morphée mais quand il se réveilla, son esclave avait disparu. Le jeune homme fronça les sourcils en remarquant que la porte était entrouverte. La garce avait profité de son état pour s'enfuir. Furieux, il se leva de son lit et quitta sa chambre à la recherche de la maudite esclave qui était entrée à son service. Il s'apprêtait à descendre les escaliers quand son frère cadet fit irruption à ses côtés. « Je crois que ceci t'appartient. » Raafael remercia brièvement son frère avant de ramener son esclave à l'intérieur de ses appartements. Il la poussa sans ménagement au sol et referma la porte derrière lui tout en la rendant infranchissable. « Tu abuses vraiment de ma patience Svea. Tu es à moi pour le restant de tes jours alors cesse ce petit manège. » souffla-t-il tout en la fusillant du regard. Svea était sienne. Elle lui appartenait. Raafael ne la laisserait jamais partir même si ses raisons avaient évolué avec le temps.