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 Sound of Silence || Félix.

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Letha Schrödinger
maison de sigyn
Letha Schrödinger
maison de sigyn
Hiboux : 263 Avatar : Mia Wasikowska. Crédits : Simaumauune & Tumblr.
Sound of Silence || Félix. Tumblr_muxaubuxoR1r8xzlgo1_500
Âge : Vingt-quatre éclats carmins délaissés à la solde du destin.
Nature du sang : Pureté du grenat et de l'écarlate dans un bouillon aux cultures divergentes.
Statut civil : Emportée dans les tourments des unions hivernales, elle est un fardeau nul qui ne vaut aucun anneau.
Patronus : Nocturne créature aux allures félines, mouchetée des ténébres qui la confonde, elle n'est rien de moins qu'une discréte genette.
Amortentia : Le parfum vieilli des vieux livres se mêlant à celui du souvenir lointain de la violette maternelle, le tout arrangé sous la houlette d'une fragrance inconnue.

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MessageSujet: Sound of Silence || Félix.   Sound of Silence || Félix. EmptySam 5 Mar - 23:46


It's the ugliestthing in the world
Félix & Letha
Explosion étouffée annonçant le début de la fin, roulements de tambours qui amorcent la dégringolade, coups portés dans un horizon clos qui n'a de cesse de faire battre les cœurs. La fuite est de mise. Angoisse montante, étouffante,  qui comble les gorges de ces poisons qui  rongent les âmes jusqu'à ne plus en laisser que le morne fil que coupe les Nornes. Il n'est, ici bas, aucune foule dans laquelle se noyer. Il n'est, jusque là, aucune ombre dans laquelle se fondre. Rien de plus qu'une course effrénée qui s'engage entre son temps et cet assaillant tout recouvert de ses plus grandes frayeurs. Les bruits sont avalés par ses peurs, ses pas se muent en un tintamarre digne de l’hystérie qui la gouverne, et déjà elle trébuche sur la pente de son existence. Elle roule, heurte et geint de ces multiples douleurs qui s'insinuent dans ses chairs, son sang se déverse sur ses mains et aveugle ses yeux naguère encore alertes. Tic. Tac. Tic. Tac., il n'est plus de tonnerres d'Odin pour accompagner les battements de son cœur, il n'est plus qu'une horloge annonçant le début d'un compte à rebours qu'elle ne saurait arrêter. Désormais, les grands loups rôdent sous le vermeille de ses œillades empourprées, et le prince ne saurait se soulever sous les hospices d'un Fenrir enragé. Résonnent alors les talonnades effrénées de ces vindicatives armées, ombres sur ombres, écarlates de cœur et ténèbres de peau, propageant leurs rages sur les sentiers désertés. Le glas sonne encore et encore, se perd au travers de l'effroi et des fébrilités de son âme endeuillée.

Secousse vaine qui ébranle son âme, elle se sent arrachée aux griffes de ces esprits lupins qui n'ont de cesse de la hanter. La lueur endormie de son regard trouve écho dans l'obscurité éclairée d'une simple bougie, flamme qui vacille sous les courants d'airs qui peuplent l'ancestrale bâtisse. Juste derrière se trouve deux grands yeux qui la fixent avec autant d'effrois que d'égarement. « Letha ?! », interroge cette voix issue d'un autre monde, presque d'outre-tombe, défaite d'une humanité qui, dans son ensommeillement, lui semble irréaliste. Son univers, pourtant, lentement, reprend sa forme tout en remettant à leur place chacun des éléments qui la composent. Bientôt les tableaux au murs reprennent leur vie, laissant apparaître sur leurs toiles animés des personnages qui semblent s’intéresser à la scène qui se joue sous leurs yeux d'huiles, murmurant en passant d'un cadre à un autre que la jeune fille qui se trouve là est bien étrange. « Tu vas bien ? », demande alors cette ombre qui déjà se découpe dans l'obscurité. Créature diaphane toute faite à l'image de ces dryades et autres nymphes qui peuplent l'imaginaire de son enfance. Ses cheveux blonds tombant sur ses épaules n'en laissent que plus deviner la rondeur gracile et la séduction qui émane de cette simple vision. « Je... Je vais bien. », finit alors par répondre le cygne noire à cette douce colombe, espérant la voir disparaître sous l'injonction de son esprit suppliant.

Il n'est aucun spectre en cette demeure, et la belle Hel qui se présente sous sa plus grande grâce hoche la tête en signe de dénégation, offrant un moment de doute à sa consœur éplorée. Sous les silences de plombs qui les noient, elle finit, néanmoins, par abandonner sa quête bienheureuse pour s'en aller retourner occuper ses vertus les plus primaires. L'esseulée plonge alors sa figure encore marquée des affres de ses rêves entre ses mains, frottent ses yeux qui ne lui offrent qu'une impression poisseuse encore marquée des carmins qui l'on rendu aveugle. Un frisson d'effroi lui parcourt l'échine tandis qu'elle scrute ses doigts à la recherche d'une quelconque preuve de cette réalité déjà évadée. Il n'en est rien. Il n'en reste rien si ce n'est le souvenir évanescent qui la hante et l'effraie. Elle se lève alors au cœur de ce boudoir tout fait de bois et de lierres, s'approchent de cette fenêtre aux lourdes tentures tirées pour mieux y faire pénétrer la lumière d'un jour en déclin. A l'est il n'est rien de nouveau si ce n'est l'annonce d'un jour qui se tait, qui se meurt. Elle reste un instant là, immobile face à la lumière déclinante d'une journée qu'elle n'aura su voir passer, et s'en détourne enfin pour mieux se retirer. Ses livres et ses travaux éparpillés sur le bureau naguère occupé retrace sa chute dans les abysses du sommeil, et ce n'est qu'avec surprise qu'elle trouve une simple carte sans fioritures au creux de leurs pages.




Rejoins moi dans la chambre des mélanges à dix-sept heure.
Nous avons à discuter.


F V.


Heurtée par une incrédulité latente, elle laisse ses jambes ployer sous son poids. Créatures toute faite de faiblesses, elle se sent perdre le souffle qui déjà lui manquait et se sait assailli par les arythmies d'un cœur fragilisé. Elle voudrait ne jamais avoir vu ce billet tout droit tombé de son onirisme infernal, elle voudrait ne pas être ainsi aspiré par la bouche des enfers. Tic.Tac.Tic.Tac Les mécanismes, soudainement, se remettent en place rappelant à l'ingénue qu'elle ne peut arrêter le temps. Regards furtifs lancés à cette large horloge posée sur ses pieds qui la couvre de son envergure dont les aiguilles, tels des épées, annoncent que le couperet est déjà tombé. La voilà en retard pour un rendez-vous qu'elle ignorait. Ramassant les jupons de son uniforme au couleur de l'institut, elle ne prend pas même la peine de mettre de l'ordre dans ce capharnaüm lui servant de pupitre. Sa peur de l'autre est bien plus forte que sa nature ordonnée. Les secondes s'égrainent entre ses mains, nourrissant les parterres qu'elles traversent.

Elle essaime les minutes et les graines de discordes qui déjà fleurissent dans son cœur gangrené. Il n'est de désamour pas plus qu'il n'est vraiment de haine à l'encontre de son curieux destinataire, mais il est un ressentiment qui jamais ne se fane. Comme un reflet dénaturé de ce qu'ils sont, à peine plus qu'une image déformée de leurs propres vices et de leur manque de vertus. Il est l'image du père. Ce père qui n'aura jamais eu que pour rôle celui du tortionnaire, il est l'écho des démons qui la tourmentent et viennent à jamais hanter les recoins de son esprit contrit. Ondine sur les eaux sombres de son existence, il trouble cette existence qu'elle souhaiterait passive, tuant ce dernier espoir de tranquillité dans l’œuf infécond de sa liberté. Elle souffle, râle, et expire de désillusions tandis que ses pas rendus menus par son effarement la mène à la porte de son bourreau. Son sang se glace à l'idée de venir y frapper, mais il n'est d'attente qui lui soit permis et bientôt sa main se pose sur le métal de la poignée pour mieux la faire tourner. Elle se sent, dès lors, comme marquer au fer blanc, esclave parmi la noblesse vicelarde de son sang, elle n'est rien au regard de cet autre à qui elle se présente. Tête basse, les yeux rivés sur ses chaussures vernies, elle n'ose rien dire, elle n'ose pas même le regarder.

ZORN UND WUT
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Félix Vogel
i take my decisions
Félix Vogel
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Hiboux : 667 Avatar : dancy, avec ses petites fesses. Double Compte : pova la grosse badass qui claque des culs. Crédits : tumblr, velvet dust, leave et inka la belle
Sound of Silence || Félix. 45002_s
Âge : trente-huit ans, même s'il jure avoir trainé sa carcasse des siècles durant, et voilà bientôt vingt ans que la capitale fait de lui son captif.
Nature du sang : pur, pur alors qu'il se sent aussi souillé que les mêlés, victime d'un sang de bête, de monstre.
Statut civil : en laisse, sous le regard moqueur du paternel.
Patronus : un albatros, du temps où il y arrivait : il n'est plus qu'un filet d'argent, trait pour trait à la fumée de ses cigarettes.
Amortentia : farine, parfum de la Mère, pomme.
Localisation : nul lieu qu'il ne déteste plus que la capitale, ou même de l'Autriche qu'il rejoint parfois : seul l'institut est sauvée de sa rage, de son désespoir.

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MessageSujet: Re: Sound of Silence || Félix.   Sound of Silence || Félix. EmptyDim 6 Mar - 1:21

Son du Silence

Grand fracas, immense terreur ! Il se souvient du cœur qui a battu si fort, des mains qui se sont agitées avec tant de désespoir et du corps qui est resté pantois ! Aussitôt il s'est retrouvé jeune enfant, valdingué dans les tréfonds de l'atroce jeunesse, membres frêles qui repoussent le roc injuste avec la force d'un patin. La même tension, la même horreur. La missive ailée, le noble oiseau qui à sa patte a porté pendant tant de kilomètres, l'encre du meurtrier. Noire, comme depuis le tendre âge, et qui n'a adressé au monde que fléaux et maladies, sans jamais se départir de cette verve cinglante, haineuse si propre à la sienne. Les doigts ont frôlé le papier, et la paume l'a froissé sans autre forme de procès : le poison ne l'atteindra pas.

Il a sentit le Père s'envoler en fumée entre ses phalanges, glisser le long de son bras et mordre sa peau à chaque endroit. Et si séparé par des contrées multiples, Félix sent toujours l'affreuse présence, le souffle chaud sur sa nuque, et les mains méchantes qui ont marqué le corps du garçon et celui de l'homme. Les paupières sont closes, et il tend la lettre captive au dessus des effluves de potions. Il regarde la proie à demi-morte, moribonde : s'imagine le Père se tordant aux dessus d'une marmite digne de l'Enfer, craignant d'y être lâché. Il se délecte de cette image, de cette soumission qu'il rêve de lui infliger, sans jamais s'y résoudre.

Et là encore, Félix manque de ce petit quelque chose, juste assez puissant pour l'arracher à son statut de sujet, et serre son poing davantage. La défaite est portée dans le regard et se répercute jusque dans les mouvements de l'homme. Le bras pend lamentablement le long du corps : le plus infime acte de rébellion n'est pas dans sa nature, et depuis sa naissance il ne fait que courber l'échine. Toute la haine qu'il peut rassembler, la détermination folle des grands hommes ne seront d'aucune aide à s'extirper d'une emprise si bien rodée, qui au fil des années n'a fait que gagner ne puissance. Ni la distance, ni aucune bonne volonté ne servent à Félix.

Alors, il lisse la lettre et l'ouvre avec la tétanie d'un peloton d’exécution. Il se sent l'homme en fasse du fusil, de la Mort subite. Elle est ouverte, et l'écriture fine de la Bête commence à danser sous ses yeux.


Cher fils,

Je ne peux prétendre à l'enthousiasme navrant qu'on les parents à prendre des nouvelles de ce qu'ils ont engendré. Ainsi, je ne m'épancherai guère sur les mille et unes choses qu'un père aimerait entendre de son unique fils, et vous me savez bien heureux d'effacer toute forme de politesse.
Fait que je ne peux cacher, et qui est – je dois l'admettre, la principale raison de cette missive, est ma déception. Elle ne sait tarir, et plus le temps passe plus je ne peux contenir la désillusion, et la mort des espoirs que j'avais placé en vous. Je pensais pourtant que cette tâche désignée ne serait hors de votre portée, et je remets votre incompétence à vous mon fils, plus qu'à une erreur de jugement : je ne peux concevoir que vous soyez inapte à m'offrir un héritier. Je m'étonne de la difficulté que vous pouvez éprouver, et j'espère que ce n'est qu'une question de temps avant que mes doléances ne soient satisfaites. Il est inutile de vous rappelez le mal que je me suis donné à vous trouver un parti si avantageux, et si peu regardant sur votre personne : je vous décourage vivement de me décevoir une nouvelle fois.

La seconde raison pour laquelle je m'adresse à mon fils, et je tiens à ce vous fassiez passer cela à l'autre enfant, est pour vous faire part de la situation alarmante de l'Autriche. Je ne fais pas référence aux Guerres Moldues qui ne m'importent peu, mais à effervescence, à la douce rébellion qui anime mes vassaux. Elle est telle que l'aile gauche du domaine a souffert, et je crains que les quartiers de feu mon aimée épouse n'aient survécu à la basse attaque. N'y voyez pas l'occasion, vous enfants, de vous réjouir, d'y voir la mort du patriarche. Je vais appel à vos devoirs, à ce qu'il incombe à la progéniture de fournir au père : la protection. Il me faudra votre présence, consolider les acquis Vogel, que jamais ils ne se perdent dans la folie des asservis.

J'attends une réponse au plus vite, contenant vos disponibilité,

Votre Père.

Il lui faut donc contacter l'autre, la personnification immonde des tourments de sa tendre mère. Félix s'est assis, recourbé. Comme Narcisse face à l'eau et son reflet, il contemple sa propre mort dans les mots du Père. Ses yeux se ferment, et le temps ne compte plus.

––

Le seul rappel de l'heure fatidique qu'il lui a fixé est dans la présence soudaine de l'être parjure. Un sursaut, et la réalité revient à lui. Les cendres d'une cigarette maculent le bureau attribué. Son expression passe de la surprise à la dureté sans complexe, à la pierre froide comme celles qui jonchent le domaine familiale. Félix désigne ce visage d'un doigt accusateur, ou aimerait le faire. Les traits qu'il découvre sont l'hideux résultat de l'adultère, de la trahison qui a poussé sa mère dans la fuite, dans la mort qu'elle a pensée remède à ses tourments. L'air penaud qu'il aimerait lui arracher, aplatir avec la semelle de ses chaussures ! Cette bouche qu'il aimerait sceller alors qu'aucun mot n'a été prononcé.

La haine passe dans son regard. Il se lève, s'avance vers elle et lui tend la missive empoisonnée, les mots de la Bête qu'il aimerait tuer. Une fois encore il la dévisage, se surprend à avoir une colère aussi forte pour elle, et pour le Père. Il ne veut mesurer l’irrationalité de sa rage envers cette jeune femme qu'il sait si frêle, car il pourrait s'y trouver des torts. « Lis donc, car cette lettre te concerne aussi. »  Ses membres tremblent toujours, et il sort de son riche étui une nouvelle cigarette : on peut voir estampillé sur le noble argent la devise Vogel, flottant comme l’étendard de la pourriture « Rencontrer Triomphe après Défaite, et accueillir ces deux menteurs d'un même front. » Car les Vogel se sont pliés à chaque changement de régime, oubliant la précédente allégeance, qu'importe la situation. Félix renie ce sang d'opportuniste, de va-t'en-guerre minable qui n'a jamais changé de position aucours des siècles, se complaisant dans un schéma qui n'a jamais fait ses preuves dans autre chose que le carnage et la richesse.

« J'ai conscience qu'aucun de nous ne se complait l'un avec l'autre. Je ne peux ignorer que l'aversion que je te voue est telle que celle que tu me réserves. Pourtant, je juge nécessaire que nous discutons de cette situation. » Quelques arabesques de fumée, et il s'appuie contre un pupitre. La pupille est morne, vide. « S'il advient quelque chose du Père, je ne veux avoir à revenir en ces Terres, et s'il compte sur une présence quelconque, je préfère que ce soit toi. »

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Âge : Vingt-quatre éclats carmins délaissés à la solde du destin.
Nature du sang : Pureté du grenat et de l'écarlate dans un bouillon aux cultures divergentes.
Statut civil : Emportée dans les tourments des unions hivernales, elle est un fardeau nul qui ne vaut aucun anneau.
Patronus : Nocturne créature aux allures félines, mouchetée des ténébres qui la confonde, elle n'est rien de moins qu'une discréte genette.
Amortentia : Le parfum vieilli des vieux livres se mêlant à celui du souvenir lointain de la violette maternelle, le tout arrangé sous la houlette d'une fragrance inconnue.

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MessageSujet: Re: Sound of Silence || Félix.   Sound of Silence || Félix. EmptyDim 6 Mar - 14:48


It's the ugliestthing in the world
Félix & Letha
Il y a une brisure dans la faïence, un éclat au cœur de la pierre qui en rompt le dessin. Il y a une pierre déplacée, une couleur fanée, et une multitudes de teintes délavées. Céramiques sans âge, devenues ternes à force des passages, salies par les murmures et les soupirs ; elle est à leur image, abîmée par le temps et les vicissitudes d'une existence qu'on lui aura fait subir plutôt que fait vivre. Créature morne au regard lourd, elle n'ose regarder face à elle, elle ne peut soutenir le regard de cet aîné qu'elle imagine mauvais à son égard. Elle le sait sans avoir à le croiser, le sent au creux de ses chairs les plus tendres, ne peut contenir cette peine qui l'étreint à l'idée d'être à jamais cette chose qu'il honnit. C'est une fêlure. Une cassure. Une gageure qu'elle ne peut que subir et soutenir tandis que la froideur s'installe entre eux. Hiver sans fin qui n'a de cesse de devenir plus froid encore à mesure que le temps passe sans jamais en effacer la trace. Blessure faite à leurs âmes, entaille faite à leurs cœurs, il n'est désormais pas de retours en arrière possibles, il n'est plus que la tristesse dont se déleste la cruauté de leurs fatalités.

Sa voix, alors, s'élève dans les silences qui la bercent. Tonalité haineuse, vindicative et pleine de cette amertume qu'il nourrit à son égard. Il n'est aucune tendresse à attendre, aucune gentillesse à espérer, il n'est que des vains espoirs morts à l'aube de leurs vies. Les yeux toujours baissés, elle continue de regarder ce sol qui, à défaut de la fasciner, lui donne assez de force pour ne pas se sentir vaciller. Il est de ces faiblesses qu'il faut savoir ravaler, il est de ce forces manquantes qu'il faut pourtant montrer. Les mains croisées sur son ventre, elle joue avec les tissus de sa jupe sombre, y cherche un réconfort qui ne saurait vraiment la sauver de ces angoisses qui l'asphyxient. Elle se noie dans les eaux noires, polluées, de ces pensées les plus terribles, s'imaginent aux mains de ce bourreau qui lui fait face sans vraiment être là. Il est des vérités qu'il vaut mieux taire. Il est des réalités dont il faut savoir se défaire. Pourtant, c'est au travers de ses traits à lui qu'elle se rappelle la dureté de son enfance, de la crasse de son existence. Misérable chose sans nom, sans personnalité, sans réelle objectivité, elle se contente de se borner à la stupide obéissance.

Ses doigts cessent alors leur danse pour venir frôler les papiers rugueux d'un parchemin, elle en caresse les vélins avec une langueur extrême cherchant encore au travers de cette lenteur le moyen de s'y soustraire. Impossible fuite, et suite d'égarement, la voilà prisonnière des courbes d'une syntaxe trop connue. Le verbe est beau mais le ton y est cassant, elle se sent néanmoins soulagée de voir la verve du père s'écouler sur le corps du fils. Elle se sent pourtant blesser de n'être que cette autre à qui l'on n'accorde qu'une importance circonstancielle. La voilà entre deux eaux, voguant entre la volonté de se voir importante et le besoin de se faire oublier, contradictions qui ne sont que les contractions, mauvaises, de son ambivalence établie. Elle soupir d'un soulagement qu'elle ne peut garder en elle tandis que l'autre reprend sa course lyrique rétablissant des vérités qu'elle ne saurait nier. Il étouffe ses mots dans ce poison qu'il tire de chaque bouffée de fumée, en recrache les exhalaison âcre dans cette salle à l’atmosphère déjà surchargée. Les larmes sur le bord de ses yeux, elle se mord la lèvre à l'idée qu'il émet sans jamais s’intéresser à ses ressentiments, sonnant ainsi le glas de ces espoirs qu'elle tue pour mieux les sauvegarder des exigences qu'ils n'ont de cesse de massacrer.

Il fait d'elle une curieuse prisonnière en souhaitant se défaire de ces obligations qui lui incombe. Il fait d'elle le dragon d'une forteresse qu'elle ne veut garder. La prise tremblante sur les écrits du père se raffermit alors jusqu'à en froisser le support. Le geste la rend fautive, mais elle n'en a cure tant l'outrage à ses envie, ses repères et ses espoirs se fait grand. « Non. », crache-t-elle dans un soupire difficile. « Non, je ne veux pas. » répète-t-elle avec aplomb tandis que son regard mordoré vient se poser, pour la première fois, sur la figure fraternelle qui ne semble avoir cure de tout ce qu'elle représente. Il n'est de courage en cette frêle coquille, il n'est que le courroux que suscite les mots, comme un goutte de trop qui annonce le déluge, comme une pluie diluvienne qui fait céder le barrage de ces maux jusqu'alors retenues. « C'est cela que je suis pour vous ? Une simple gargouille destinée à garder ce que vous abandonnez?», demande-t-elle tandis que les parchemins se froissent davantage sous le poids de son atticisme. Elle ne peut hausser la voix, elle n'oserait pas, mais ce sont là les premiers signes d'une rébellion. Les premiers signes maladroits et frissonnants qui marquent l'atavisme latent inhérent à ce nom qui est le sien sans qu'il soit partagé.

« Vous ne supportez ma vue, ne pouvez m'offrir un regard sans m'ensevelir sous votre courroux, et il faudrait que je prenne votre place ? Que j'endure les souffrances qui n'incombent qu'à votre nom ? », elle tremble, et cherche un air qui se raréfie en sa gorge, cherche de quoi continuer cette course qu'elle entreprend sur les charbons ardents. Il suffirait pourtant d'un geste, d'un simple geste, pour la réduire à jamais au silence. Seulement, à l'instant, sa peur se dilue dans le flot de ses colères laissant ainsi s'écouler la rancœur qui la ronge de l'intérieur.  « Vous ne m'offrez pas même votre nom, vous ne faites pas même de moi votre sœur et il faudrait que j'offre mon âme, plus encore mon cœur, à votre cause ?! », l'interrogation n'attend et n'entend de réponse tant son sang montant à ses tempes l'assourdit à force des bourdonnements lointains de son cœur battant. Elle est un de ces oiseaux qui se jettent contre les barreaux de leur cage pour mieux goûter à un semblant de liberté. Elle est un oiseau moribond qui déjà n'attend que la sentence à venir, se préparant à soutenir les chroniques de sa mort annoncée. « Jamais. Non, jamais. » conclue-t-elle alors dans un soupir douloureux tout en laissant retomber ses yeux sur le sol. Elle suit la lettre chiffonner qui roule jusqu'aux pieds de cet autre. Son autre.

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Âge : trente-huit ans, même s'il jure avoir trainé sa carcasse des siècles durant, et voilà bientôt vingt ans que la capitale fait de lui son captif.
Nature du sang : pur, pur alors qu'il se sent aussi souillé que les mêlés, victime d'un sang de bête, de monstre.
Statut civil : en laisse, sous le regard moqueur du paternel.
Patronus : un albatros, du temps où il y arrivait : il n'est plus qu'un filet d'argent, trait pour trait à la fumée de ses cigarettes.
Amortentia : farine, parfum de la Mère, pomme.
Localisation : nul lieu qu'il ne déteste plus que la capitale, ou même de l'Autriche qu'il rejoint parfois : seul l'institut est sauvée de sa rage, de son désespoir.

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MessageSujet: Re: Sound of Silence || Félix.   Sound of Silence || Félix. EmptyMar 8 Mar - 1:41

Un matin, un grand fracas a envahi le domaine, un cri du cœur, une symphonie de chagrin. Quelques plats se sont brisés, des marches ont craqué : dans le tumulte d'évènements, aucun n'a été laissé endormi. Impossible d'ignorer le sombre orchestre, et son maestro à la dérive, et il est fort à parier que même le sommeil lourd du jeune fils ait été dérangé. Les lueurs ont percé timidement, et il eut le cœur naïf de croire que la journée qui s'annonce serait pleine de promesse. Père aux côtés d'un illustre ami, loin de leurs vies pour quelques jours ! Mère, rien qu'à lui ! Mère, et ses gentilles histoires, ses tendres attitudes... Félix en vient presque à oublier les marques qui jonchent la blancheur du corps maternel, et du sien. Il est inutile d'y penser si tôt. Quand, joyeux comme le plus aimé des enfants, il voulu s'extirper de sa chambre et se rendre deux étages plus haut pour la réveiller avec ses bras tendres, des mains se sont mises à le retenir. Des millions de voix supplier le jeune maître de ne pas se rendre à l'étage, qu'il ne pourrait survivre à l'horreur de la mise en scène. Félix n'a pas compris, comme immunisé contre ce que son esprit et sa fine déduction lui ont montré comme chemin. Le soir venu, il n'a pas écouté les domestiques – que savent-ils ? Et a voulu voir sa mère. L'étoile à pleuré rose.

Le refus, pas plus haut qu'un murmure le tire de sa rêverie. Toujours, quand il vient à voir ce visage qu'il s'est amusé à haïr tant d'années durant, ce souvenir resurgit. Elle refuse encore, et Félix se sent presque perdre patience : ses mains tremblent contre le bois du pupitre, car lui il ne voit que le paroxysme de la trahison paternelle, qui même bien après la mort de sa femme – encore chaud dans son sommeil éternel, n'a eu aucun remord à avoir une nouvelle maîtresse. Adultère sauvage, ignoble. Les félonies qui ont poussé la douce Mère au bord du gouffre, quand ce n'est pas la violence qui l'ont affligé. Il ne peut éprouver la moindre compassion pour la frêle coquille née d'une liaison maudite, quand bien même elle serait à fendre le cœur. Les accusations n'atteignent pas les oreilles sourdes, et il se prémunit contre la culpabilité qui le guette.

Le mot chagrin qu'est l'abandon résonne en son corps, comme le multiple supplice qu'il n'a fait qu'endurer. La lettre se froisse entre les doigts délicats, comme entre les siens quelques heures auparavant. La même douleur, atrocité des sentiments dans ce geste qu'il a ressenti, comme une égalité face à la nouvelle. Les accusations tombent encore une fois, mais plus cinglantes encore. La voix est différente, et ses oreilles s'ouvrent enfin. Malgré la faute qui le gagne et le ronge, il gronde quand elle lui rejette toutes les responsabilité de ce Père. Son nom uniquement ? N'est-elle pas autant que lui du sang Vogel ? Ah, si sous le couvert d'un nom différent on pouvait s'extirper d'une obligation quelconque ! Sang qui fulmine. Rage qui vient, tant qu'il ne remarque en rien l'état désastreux de la jeune femme.

Qu'il pense à considérer, encore aujourd'hui, comme sa demi-sœur., comme elle le souligne si bien.

Un soupir, et le professeur se masse les tempes : ces quelques cris d'oiseaux, petits piaillements incessants, doléances et remontrances ! Les arguments tourbillonnent, et il laisse le silence devenir maître quelques minutes encore. S'il ne tremble pas tout à fait, on ne peut dire qu'il soit à l'aise : ses mains sont campées de telle manière sur le bois qu'elles ne s'autorisent le moindre mouvement. « Je ne pensais pas que ce que j'ai avancé serait pris avec autant de virulence. Et je crains que certaines de tes défenses m'aient semblé mornes, et injustes. Sans doute autant que mes requêtes. » Un sourire narquois qui se dessine, et il voit encore le visage de sa mère quelque part au dessus d'une étagère, dans le reflet d'une fiole. « Néanmoins, tu ne peux te soustraire aux obligations qui viennent avec ton nom – et même si tu ne le portes pas sur toi, tu ne peux t'en défaire. Tu as vécu chez les Vogel, dans un climat typiquement Vogel, et tu possèdes autant de sang que moi de cet homme. Tu ne te sens illégitime que dans tes remises en sens. »

Une énième cigarette, et la fumée lui titille l'œil sans merci. Là encore, il préférerai se taire, n'avoir à se justifier plus amplement, mais la rage qui l'a dominé s'est vue distillée maintes et maintes fois par ce affreux sentiment, et le regret de ses propres paroles. Est-elle fautive ? Peut-il considérer cette frêle femme comme l'auteur morbide de ses maux ? « J'ai mes raisons de ne plus vouloir y retourner, et je passerais sous silence le fait que j'y ai vécu quatorze ans de plus que toi, et donc bien plus d'années de châtiments. Mais, tu dois être au fait des rumeurs, comme quoi chaque homme issu de la branche principale des Vogel – nous, moi plus précisément, hérite de l'atavisme qui nous guette. » Une pause dans son récit, consacrée à sa cigarette. « Depuis... Je dirais que les Von Vogel ont décidé de soutenir les opportunistes et les scélérats, mais peu importe, on a même perdu notre titre de noblesse. » Un soupir, l'exaspération face à lui-même. « Je ne peux te cacher que plus le temps passe, plus lors de ce temps je me rapproche de ce Père, plus je me sens devenir comme lui. Plus la Bête qu'il est pâlit, plus vient-il à mourir, plus je sens celle-ci m'engloutir. » Un rire, tant il se trouve absurde. « Je ne compte pas plus me pourrir. Et c'est pour une raison aussi égoiste, du moins c'est une raison, que je t'y envoie. »
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Letha Schrödinger
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Âge : Vingt-quatre éclats carmins délaissés à la solde du destin.
Nature du sang : Pureté du grenat et de l'écarlate dans un bouillon aux cultures divergentes.
Statut civil : Emportée dans les tourments des unions hivernales, elle est un fardeau nul qui ne vaut aucun anneau.
Patronus : Nocturne créature aux allures félines, mouchetée des ténébres qui la confonde, elle n'est rien de moins qu'une discréte genette.
Amortentia : Le parfum vieilli des vieux livres se mêlant à celui du souvenir lointain de la violette maternelle, le tout arrangé sous la houlette d'une fragrance inconnue.

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MessageSujet: Re: Sound of Silence || Félix.   Sound of Silence || Félix. EmptyMar 8 Mar - 21:57


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Cuir contre cuir, il n'y avait jamais eut que la morsure de la lanière contre ses chairs. Zébrures rosées, marbrures rouges qui, jamais, entachaient les teintes porcelaines de cette étrange poupée. Baguette de bois ciselant l'atmosphère laissant parfois apparaître le temps d'un murmure l'éclat carmin des jours, flagellant plus souvent les chairs à la force d'une vive allure. Il n'était aucune souffrance qu'on ne lui eu épargnée, aucun noms qu'on ne lui ai retiré, aucune injure qu'on ne lui ai infligé. A mesure, la poupée s'était ternie. A mesure le poupon s'était rabougri. Elle n'était plus cette petite fille souriante d’antan, elle n'avait plus la lueur de joie qui danse au fond de la prunelle des enfants. Elle n'était plus rien qu'un morceau d'existence brisée, une poupée de chiffon jetée au cœur d'un brasier qui avait tout emporté. Avalée par le géant Scylla, il ne restait d'elle que quelques lambeaux d'âmes délaissés à Charybde qui, déjà, les engloutissait. Avalée par les eaux sombres de sa tourmente, elle avait déjà perdu tous les attraits de sa jeunesse, et ne goûtait plus à ces plaisirs qui allaient de paire avec l'aube d'une vie. L'esprit dépérissant, elle n'attendait plus que l'éclat des trompettes célestes pour mieux s'élever de sa condition putrescente. Il n'y avait rien de bon en ces lieux, rien qui ne puisse lui offrir quelques éclats de grandeur, tout n'était jamais fait que pour l'avilir. Pour la salir. Elle pouvait se débattre, elle pouvait se battre, mais il n'était de force donnée qu'à se vain espoir d'un jour arriver à disparaître, à se faire avaler.

Elle n'ose alors le regarder, rabaissant son regard effarouché pour de nouveau fixer le bout de ses chaussures. Morne dryade qui se sent affligée d'une destinée qu'elle ne peut contrôler, et déjà se voit supplier quelques Nornes d'y remédier. Comme elle aimerait voir l'éclat d'un ciseau briller au dessus de son chef, comme elle se plairait à ne plus sentir le poids de son devoir au travers sa propre épée de Damoclès. La môme se sent coupable d'avoir ainsi parler, se sait déjà puni par ce sentiment qui la ronge et la submerge de regret. Son courage déjà en fuite la délaisse sur le parvis d'une classe évidée, elle n'est plus qu'un spectre de doutes étouffés par maintes fumées. Allure virginale toute recroquevillée au travers des volutes incandescents, elle retient la larme qui déjà se profile sur le bout de ses cils, ravale le sanglot qui menace de la faire trébucher. Elle ne peut se permettre de montrer sa douleur, elle ne peut se permettre cette énième souffrance doucereuse, et déjà chiffonne à nouveau les tissus de sa robe entre ses doigts. Geste méticuleux, œuvré avec soin et qui embaume son cœur d'une fine pellicule onirique. Son esprit déjà s'évade, partant à la recherche de quelques encrages auxquels elle pourrait s'accrocher.

Seulement cette voix la trouble, l'extirpe sans force et sans cris de cette prouesse qu'elle pensait faire sienne. L'arrachant à son cocon tout fait de bien belles pensées, elle la laisse-là traîner sur le sentiers de ces évidences perdues. Il la heurte de ses envies funestes, l'enferme dans le carcan de ses besoins, et se pare de l'égoïsme lié à son nom. Grand mal lui fasse de se targuer d'avoir été victime plus longtemps que l'infante, elle ne trouve là rien à redire mais se trouve bien plus dépourvu de chance que l'homme qui pourrait tous les racheter. La mâchoire serrée, le poing relâche sa prise pour mieux enserrer ses chairs, plongeant ongles et doigts dans une paume pleines de bien des stigmates. Elle tremble d'effroi et de rage. Elle frémi face à l’aveu de la faiblesse de cet autre. L'inspiration saccadée n'accompagne que l'expiration vaine tandis qu'elle cherche un air raréfié de sa pureté. Les fumées âcres des cigarettes remplissent l'air, font monter à ses yeux les larmes qu'elle ne peut retenir, et déjà annoncent la fêlure. Une de plus. La craquelure. Une de trop.

« C'est là votre excuse ? », s'entend-elle dire tandis que le flot des paroles se mêlent à ses pensées les plus impropres, les plus éparses. « Il me faut y retourner à votre place car vous avez peur de ne pouvoir résister à votre sang ? », l'incompréhension se dépeint sur son visage tandis qu'elle s'avance, balayant du bas de sa robe la poussière et les fumées opaques qui les sépare. Elle se bat, se débat contre cette peur qui se fraye un chemin jusqu'à son cœur, jusqu'à cette curieuse détermination qui met en branle sa folie pour mieux faire taire sa raison. « Je ne vois pas le moindre courage en vous. Je ne vois pas la moindre force qui émane de vous. Vous souhaitez fuir ce que notre père représente mais vous ne faites que jouer avec sa colère. Que pensez-vous qu'il fera quand il me verra poindre à votre place ?! », la barge se brise contre l’écueil de sa virulence, elle se sent embarquer par le flot de ses paroles, par le débit de sa fureur. « Pensez-vous qu'il vous laissera vivre comme bon vous semble ? Vous imaginez-vous qu'il ne sera pas prompte à venir réclamer son dû par lui même ? Quatorze années de souffrance en plus vous auraient-elle rendu aveugle et inconsidéré?! » la voix se tue, à bout de souffle, à bout de cette verve qu'il lui faudrait encore pour mieux se faire entendre, pour mieux se faire comprendre.

Le silence tombe. Et elle reste-là, seule face à ce champ de bataille sur lequel ils sont les seuls guerriers encore debout. Elle se sent épuisée face à ce combat qu'elle ne pense pas pouvoir gagner, et pourtant elle se sent victorieuse. Une première victoire contre cette peur et cette affabilité qui la ronge. Moment de liesse éphémère, instant conquérant déjà effacé par ce curieux sentiment d'abandon qui prend place. La sensation diminuant à mesure que son cœur se calmait, que ses artères dégorgeaient. L'état d'âme en deuil, elle a en bouche ce goût amère de la tristesse et le goût odieux de la culpabilité. Alors, elle recule, reprend sa place au milieu de cette fumée qui la tue autant qu'elle peut lui servir de bouclier. Elle ne baisse, cette fois, pas les yeux, mais ne semble pourtant pas plus digne tant sa constitution tremblante fait état de son âme broyée. « Je ne suis pas assez forte pour ça. Je ne peux pas espérer être meilleure que vous. », lâche-t-elle alors que ses pensées voguent sur la mer carmin de ce sang qui coule en eux. Le même sang. Les mêmes faiblesses.  

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Âge : trente-huit ans, même s'il jure avoir trainé sa carcasse des siècles durant, et voilà bientôt vingt ans que la capitale fait de lui son captif.
Nature du sang : pur, pur alors qu'il se sent aussi souillé que les mêlés, victime d'un sang de bête, de monstre.
Statut civil : en laisse, sous le regard moqueur du paternel.
Patronus : un albatros, du temps où il y arrivait : il n'est plus qu'un filet d'argent, trait pour trait à la fumée de ses cigarettes.
Amortentia : farine, parfum de la Mère, pomme.
Localisation : nul lieu qu'il ne déteste plus que la capitale, ou même de l'Autriche qu'il rejoint parfois : seul l'institut est sauvée de sa rage, de son désespoir.

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MessageSujet: Re: Sound of Silence || Félix.   Sound of Silence || Félix. EmptyVen 11 Mar - 22:56

Le calme qui berce la Terre avant une guerre, étreint les vierges et les femmes qui perdront pères et maris. Les bons baisers que le vent prodigue, et ses longues mains titillent les chevelures : sans jamais avoir connu l'horreur d'un champ de bataille – si ce n'est au gré de lectures de jeunesse, Félix sait reconnaître. Jamais bien compliqué, car le sang vient à bouillir et comme les animaux qui fendent la nuit, véritables voyants, la fuite est intimée. Il voit la surface qui abrite la faucheuse et la rage : il l'a lui même bousculée. Croit voir qu'elle sera de ces lutteurs implacables, qui se complaisent dans le carnage et la mort, de cet homme qui se voit dans la fougue de la Mer ! Il ne fait qu'emprunter sa réflexion à un poète français, dont les vers alambiqués n'ont cessé de rythmer ses nuits d'insomnie et de poussière dans la crasse du domaine Vogel. Toujours, à la lumière d'une baguette, regardant l'horizon qui se dessine, et qui se perd dans les hauts arbres.

Quelques mètres plus loin, la jeune enfant qu'il n'est jamais allée voir : rien n'a été clémence dans le cœur d'un jeune homme. Jamais un soir, ne s'est-il dit qu'il serait bon, humain d'étreindre la pauvre gamine qui endure une version plus perverses encore que les jours de terreur qu'il a vécu. Jamais sa plume n'a gratté avec rage en mesurant sa lâcheté. Jamais n'a-t-il regretté la goujaterie de la journée, la complaisance dans l'ignorance quand il est venu à la croiser. La silhouette déchirée, dévastée ; et les mêmes cicatrices qui jonchent les bras blancs que sur les siens. La culpabilité à laquelle il s'est montré tant imperméable, insensible bête qui ne veut porter secours pour des raisons futiles, peut s’immiscer aujourd'hui.

Comme une porte laissée ouverte, et la brise froide qui mord la peau qu'elle rencontre. Les mots tonnent comme du verre, et la rage triste est plus terrible encore qu'un franc massacre. Pas le moindre courage, qu'il entend encore ! Fuir, qu'elle lui assène ! Déserteur à la bataille, et il sent le cœur – l'amour-propre ? Mourir dans cet excès de vérité. Recueil de doléances, de ressentis : mais il ne veut rien savoir. Ses oreilles sont opaques, et ses yeux ne voient rien d'autre qu'une réalité déformée, car il est bien plus simple d'enfiler son costume d'homme grenouille que de s'élancer dans les tréfonds du problème. Trop facile de renier ce qui pourrait compter, plutôt que d'ébranler des années de croyances douteuses et de remises en sens ridicules.

Le silence.

Des mots qu'elle prononce, comme une plainte soumise, comme le peuple qui a épuisé sa verve face au monarque intransigeant et qui vient à demander le pardon. Il a ce même regard noir, a chassé les quelques instants de culpabilité qu'il a pu ressentir : quelque chose bouillonne, s'acharne au sein d'un corps dont il se sent dépossédé. Celui du Père, de l'autre. Le nom, et quelques traits du visages qui ont enfoui la beauté douce d'une Mère que trop vite partie. « Non. » Il est certain, et ne voit plus rien d'autre qu'une blessure au soi, à l'égo. « Non, tu ne peux certainement pas espérer être meilleure que moi. » Il aimerait infliger cette même atrocité dont il se sent victime, par lui-même surtout. Terrorisé par le Double qui lui fait face le matin dans la glace, et à chaque instant de la journée dans une surface un peu trop polie. « N'aie même pas l'espoir d'y croire : je ne vois pas comment une fille qui est semblable à un coucou, dévastatrice de nids, puisse...  »

La rage guide, et il n'en a que faire du sens de ses phrases. Il n'est que haine. « Je n'en ai rien à faire, qu'il vienne me chercher jusqu'aux tréfonds de Durmstrang ! Que je t'envoie à l’échafaud ! Car tout ça n'a aucune importance. » La pièce est froide, alors qu'il se sent fièvre : rien au monde n'est plus douloureux que d'être proie aux sentiments les plus indistincts. Les yeux se perdent et les mains tremblent presque. «  Je ne vois pas l'intérêt de porter une attention gentille sur une bâtarde, fille de l'adultère du Père. Je ne vois pas l'injustice que je commets car je sais qu'il n'y en a pas : ta frêle silhouette n'est rien d'autre que les formes des maux de ma tendre mère. » Les larmes peuvent venir, mais il se contente de soutenir le regard du monstre de la mère. L'incarnation de ce qu'il aurait tué étant enfant, si ce n'est mourir lui-même. Et pourtant, il voit sous ce dont il l'accable la profondeur humaine.

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Patronus : Nocturne créature aux allures félines, mouchetée des ténébres qui la confonde, elle n'est rien de moins qu'une discréte genette.
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MessageSujet: Re: Sound of Silence || Félix.   Sound of Silence || Félix. EmptySam 12 Mar - 23:08


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Si elle avait toujours été une ombre, lui restait et resterait à jamais ce monstre qu'elle cachait. Forme indéfinie de toutes les violences et les frénésies que tous avaient en connaissances, visage connu qui revêtait les masques d'une vertu qu'il lui retirait, avalant dans son animosité tout ce qui aurait, jusqu'alors, pu la délivrer. Elle se souvenait, et jamais ne pourrait oublier, tous les instants où elle avait retenu son souffle et baissé les yeux pour mieux esquiver ses colères. Jamais elle ne pourrait le soustraire à cette curieuse image qu'il partageait avec leur père. Il se targuait d'en être différent, souhaitait à jamais s'en éloigner, mais il était de ces évidences fortuites, de celles qui martelaient la réalité, et faisaient dire que le mal était déjà fait. Nul retour en arrière possible, ni pour l'ombre fuyante, ni pour le garçon au masque de monstre. Ainsi soufflait-il sa perfidie sans relâche, laissant exploser ses colères sans qu'aucun remord, plus qu'un que d'humanité, ne viennent étouffer le sens de ses paroles. Infâme perversion qui, toujours, découlaient de sa bouche au travers d'une ignominie qu'il goûtait et dont le goût lui semblait appréciable. Peu lui importait les torrents de larmes qu'elle avait pu laisser échapper, et il ne donnait que trop peu d'importance à son existence vaine, la considérait à peine comme l'objet de ses souffrances les plus abjectes. Rien de plus qu'un animal. Rien de plus qu'une vermine qui venait ternir cette image qu'il avait de son passé. Rien de plus qu'un poison qu'il n'avait que trop longtemps respiré.

Ainsi avait il toujours craché sa fureur à son encontre, ainsi continue-t-il son entreprise de sabordage. Il l'esquinte un peu plus à mesure que ses paroles se font et la défont. Elle meurt sous l'estocade de sa verve, se meurt sous le poignard qui la transperce de part en part. L'exclamation se fait gifle, et le point la heurte à lui en couper le souffle. Les mots sont bien plus d'armes entre ses mains que la simple baguette qu'il délaisse. Il n'est pas besoin de violence outrancière pour la mener plus bas que terre, il reste inutile de la heurter au cœur pour que celui-ci se brise. Elle n'est plus rien. Elle n'a jamais été. Et il est de ceux qui s'échinent à la railler pour que jamais elle ne puisse se relever. Bourreau aux allures tendres, il est à l'image de leur père à la seule différence qu'il porte sur ses traits la douceur d'un homme qu'il n'est pas. Apparences trompeuses qui se lovent dans la cajolerie d'un esprit déviant, dans le vices qui lui fait encore espérer qu'un avenir meilleur aurait pu exister. Mensonges proféraient à lui-même. Trahison qui m’incomberait qu'à elle.

Les sanglots brisent sa voix tandis qu'il frappe à nouveau, enfonçant un peu plus le goulot d'épines au fond de sa gorge pour mieux la rendre muette. Seulement l'infante se débat, elle choisit pour une fois de ne pas se laisser ainsi malmener. Il est trop de mots qui ont été prononcé, trop de blessures qu'elle n'aura que trop longtemps laissé béantes. La putrescences de son âme la mène à l'agonie, lui font perdre cet esprit naguère esseulé pour mieux se laisser plonger dans la frénésie de ses colères. Les larmes roulent sur ses joues rougies par cette violence dont il exulte, et voilà que son âme suinte de cette maladie qui déjà la nécrose. Valse faite de vas et viens, d'autant d'excuses qui l’exhortent à reculer pour mieux sauter, et il se fait temps de se jeter dans les eaux du fleuve Léthé. Elle ne peut exiger un accueil bienveillant au sein des Enfers qui l'accueilleront, elle ne peut qu’espérer un peu de répits avant que les flammes d'obsidiennes n'en viennent à lécher son corps. Alors, elle avance vers son bourreau, lui fait face armée de sa seule fierté déjà malmenée. Instant d'agonie troublé que par le râle de ce souffle qu'elle peine à retrouver.

Puis, vivement, le geste tombe. Elle attrape une main de cet autre, de ce frère tant haït, et le force à la poser tout contre son cou. Il peut sentir tout contre sa paume son pouls qui pulse au rythme d'un cœur effrayé. Petit oiseau cerné des griffes d'un chat, elle l'incite à refermer ses doigts fins sur sa gorge gracile. Elle l'invite à mettre fin à ce tourment qu'elle aura à jamais été au sein de son existence. « Si tout cela n'a pas la moindre importance, si ma mort ne vous cause aucun tort, alors je vous en prie... », elle déglutit, ravale cette salive qui pourtant lui manque au creux d'une bouche trop sèche. Elle tremble contre sa main, craint la mort autant qu'elle en embrasse l'arrivée. Il n'est félicité dans cette existence, pas plus qu'il n'est de regret à couver sur ses années mornes sur lesquelles, déjà, elle vogue à la dérive. « Libérez-vous, vengez cette tendre mère qui vous fait défaut. Retrouvez cette vie que ma présence aura bannît. », elle murmure entre les larmes qui toujours s'évadent de ses yeux sans qu'aucun barreaux, sans qu'aucune peur et horreur ne puissent les retenir. Jamais elle ne lâche cette main qu'elle tient contre son cou, jamais ne l'empêche de la retirer, et bientôt les mots se font plus forts, plus hauts, jetés à la face de cet autre qui jamais ne la voit autrement qu'en tant qu'animal servant. « Rendez-vous justice ! » hurle-t-elle, « Achevez moi, que le monde s'en porte mieux. Faites donc que votre monde s'en porte mieux. »

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Statut civil : en laisse, sous le regard moqueur du paternel.
Patronus : un albatros, du temps où il y arrivait : il n'est plus qu'un filet d'argent, trait pour trait à la fumée de ses cigarettes.
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MessageSujet: Re: Sound of Silence || Félix.   Sound of Silence || Félix. EmptyDim 13 Mar - 15:53

Le sang a chauffé, les mœurs se sont relachées, et dans un tourbillon d'animosité et de haine, la foule a fondu.

Ce ne sont plus des mètres, mais l'hostilité qui les sépare. Quelques pas d'une lenteur atroce dans le monde de la colère, qui ne connait ni repos ni douce atmosphère. Pesante, un poids sur la poitrine qui ne saurait se défaire. L’étau de fer qui vient punir les virulents sentiments, et les plus cruels desseins.  Ni culpabilité, ni rage ne vient à l'assaillir alors que la progression de l'autre s'étale et ne révèle rien de ses intentions. Temps qui n'a plus d'importance.  Appréhension qu'il ressent devant la scène interminable qu'il ne fait que contempler, crainte véritable que l'issue de cet après-midi soit plus terrible qu'il n'ait osé l'imaginer.

L'enfant félon qu'il n'a jamais osé connaître, et cette main qui prend la sienne sans autre forme de procès ! Félix ne lui réserve que sa froide surprise, l'aplomb qu'il espère se donner dans une situation qui lui échappe tout à fait. N'est-elle pas devenue prédatrice ? Guerrière l'espace d'un instant qui fera de cette main saisie le trophée de sa vengeance ? Plus intrigué encore, alors qu'elle mène les doigts du frère sur sa propre gorge. Douceur, blancheur. Le touché est tout aussi agréable que le serait celui d'un cygne. Sous sa paume, tout contre la pulpe de ses doigts, il peut sentir la cadence effrénée du cœur. Chaque battement résonne, appelle à cet élan de culpabilité qu'il préfère à chaque fois taire, dans la crainte de la vérité.

Les mots qui viennent ne sont que supplice à entendre, agressent l'oreille tant ils sont impensables. Une offrande à l'inhumain, le sacrifice grotesque de Letha Schrödinger ! Au nom d'une Justice que seul Félix peut comprendre, car faite de ses propres mains et contradictions, elle lui commande sa mort. Fragilité sous la poigne d'homme, et les larmes qui roulent de grands yeux ternes à sa propre peau. L'air lui manque, et il ne peut se détacher du cou ainsi offert : seul son pouce vient descendre jusqu'à la clavicule, parcourant sans vraiment s'en rendre compte cette parcelle de douceur.

« Je... » La sensation de n'être pas différent du père l'englobe, le prend en son sein : là il n'y a plus aucun doute. Femme éplorée, tendre et sans défense, souffrant de l'injustice d'un homme qui se veut dominant. Il reconnaît les scènes du Père et le pauvre pantin qu'a été sa mère, des yeux d'enfant qu'il a toujours gardé. Unique chose qui perce entre les traits alourdis par l'injustice et le désespoir. Vivre sur Terre défigure toute créature, lui insuffle mille et unes horreurs. C'est bien de là que nait l’impureté faisant son être si faible, si coléreux.

Au bout d'une attente interminable, Félix passe son bras libre autour des épaules de cette peau de chagrin. Mesurant son geste, il vient à l'attirer contre lui : première marque d'affection qu'il vient à lui montrer. Sa joue est tout contre les doux cheveux, et il laisse à cette étreinte quelques secondes de vie avant de la briser. Le geste n'a rien de brusque, si ce n'est la bourrue manière de l'homme gêné qui croit pouvoir effacer ce que l'on a vu de cœur. « Je crois qu'il est bien inutile de tergiverser sur la question. » La phrase lui donne le droit de s'échapper, de fuir le contact visuel qu'il vient à redouter.

Il est bien plus rassurant que de se diriger vers la mallette qu'il transporte avec tant de précaution – rien de plus qu'observations et essais, et d'en tirer une bouteille brune et un verre. De noyer ce qui vient de culpabilité, plutôt que d'affronter ce qui pourrait le rendre meilleur. « Nous avons bien la preuve que ce n'est pas son contact qui me rapproche de lui, mais uniquement la fatalité. » Préférable de lui tourner le dos alors qu'il goutte l'amertume de l'alcool, plus prudent de paraître assoiffé que près à pleurer. « Je ne pouvais m'imaginer que j'étais déjà son semblable, bien avant son éducation. Peu importe le chemin qu'il me plait de prendre, il sera celui qui me mènera à lui. » Ah, rire amer !
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MessageSujet: Re: Sound of Silence || Félix.   Sound of Silence || Félix. EmptyDim 13 Mar - 22:51


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Félix & Letha
Caresse avilie de ses chairs, elle se sait prise entre le marteau de ses résolutions et l’enclume de ses doutes. Perdue entre deux rives, elle se laisse couler dans les eaux sombres de son désespoir, laisse s’échapper le dernier souffle qu'il prête à son amoralité. Elle se tait, ne laisse pas même s'extirper de sa gorge les sanglots qui l'étranglent, préférant étouffer cette peine qui déjà se noie dans l’incertitude de ses maux. Son mutisme s'empreint d'une immobilité pleine de ses langueurs extrêmes. Elle attend que justice soit prononcée, laisse découler le fil de son imaginaire songeant déjà à étouffer sous l'agilité de ses doigts. Longueurs d'un temps déjà que trop étiré qu'il impose dans cette curieuse indécision tandis qu'elle cherche, hagarde, une réponse au creux de ces prunelles marines. Aucune maîtrise ne lui est désormais acquise, pas plus que son souffle rauque qui lui échappe, pas moins que ses envies contrites. Sa conscience est en berne affaiblie, atterrée, délestée des derniers espoirs qui la maintenait encrée dans la réalité. Se joue mille et uns petits théâtres au creux de ses pensées, sans mièvreries, sans naïveté. Il apparaît, monstre de ses histoires enfantines, au creux des limbes abyssales. Haine détestable, instable, qui dévore ses réflexions les plus saines pour ne laisser que les passions les plus cruelles. Elle supplie que tout cesse, se fait dévote du métronome des existences meurtries pour la mesure cesse d'être battue.

Alors, seulement, tout se met en branle. Les rouages s'active et son corps endolori de ses gestes lacunaires vient se heurter à cette étrange réalité. Il n'est de violence dans le geste prodigué, et pourtant le souffle de l'agnelle égarée s'en trouve tout de même coupé. Caresse délicate qui suit la rondeur de son cou, tendre attention qui efface la larme qui tombe de son menton. C'est la première fois que quelqu'un la touche ainsi. C'est la première fois qu'elle se perd ainsi.  Elle se sent tiraillée aussi bien physiquement que mentalement. Douleurs inextricables qui lui vrillent les tempes tandis que monte cette vague répréhensible qui la pousse à savourer l'instant bien avant que sa , si pernicieuse, conscience ne puisse l'en empêcher. Alors, elle ferme les yeux, prend une inspiration suffocante et tremblante, laisse s'échapper le timide gémissement de sa fragilité. Elle se sent libéré d'un poids et pourtant enchaîner à un autre, toujours en proie à l'usurier qu'il est, toujours endettée de cette vie qu'elle lui aura dérobée.

L'instant dure. Il se meut en une étreinte chaotique plein des non-sens dont sont jonchés leurs vies délitées. Ne résonnent plus que ce moment pour lequel ils se font juges et arbitres. Il la serre tout contre lui, lui fait sentir cette chaleur qui la met à l'agonie, et lui fait ouvrir un regard étrange sur ce monde qui est le sien sans vraiment l'être. Elle n'a pas la naïveté de penser que cela durera. Elle n'a pas la crédulité de penser que les ardoises sont désormais effacées. Et le geste imparfait, tremblant et frustré de ne savoir y faire, elle s'accroche à cet homme comme elle ferait à un radeau au creux d'une tempête. Il est pourtant la tempête qu'elle aurait aimé ne jamais avoir à essuyer, autant que le salut qu'elle n'aura que trop demandé. Paradoxale rapprochement qu'il évince déjà. Sa chaleur s'efface alors arbitrairement, ne laissant pas le temps à l'agnelle d'en graver le souvenir, regrettant cette froideur qui déjà lui gèle les os. Elle frissonne, mais ne dit rien, préfère se taire et se complaire dans l'oubli plutôt que le manque. Se satisfaire de l'idée de l'irréel plutôt que de l'improbable.

Les yeux ouverts sur le monde elle reste silencieuse, toujours secouée des spasmes de sa propre tristesse. Elle tangue dangereusement et rattrape inéluctablement à l'idée qu'elle échappe au pire pour s'avancer vers un l'inconnu. Elle se ose se demander alors si le pire n'aurait pas été le meilleur et si le meilleur à venir ne se parera pas des allures dantesques d'un père furieux. Elle se mort la lèvre, s'arrache cette petit peau qui s'en échappe et se délecte de la douleur qui lui fait remettre pied à terre. Alors, elle entend le doute se générer, elle entend la complainte de cet autre qui se perd dans cette réalité défectueuse, dans ce monde qui est le leur sans qu'ils n'arrivent à y vivre en paix. Il s'est éloigné d'elle le temps qu'elle reprenne ses esprit, la laissant ainsi, dressée comme un chêne tordu par les vents. Douloureusement, elle s'extirpe de son immobilité, et vient lui soustraire le poison qu'il avale goulûment. Son trop plein de courage lui aura coûté toutes ses forces, et une simple gorgée de malt ambré lui arrache un trait déraisonné.

Il rit. Désabusé par la situation. Défait par cette violente punition dont il l'aura abjuré. Il y a toujours quelque chose de ridicule dans les émotions de ceux que l'on a cessé d'aimer, il y a toujours quelque chose d'atroce dans les sentiments de ceux à qui l'on a décidé de pardonner. Elle repose la bouteille, grimace sous l'effet de la descente vertigineuse de l'alcool en son sein. « Il y a des moments où il faut choisir entre vivre sa propre vie pleinement, entièrement, complètement, ou traîner l'existence dégradante, creuse et fausse que le monde, dans son hypocrisie, nous impose. », elle déclame d'une voix rendue grave par la brûlure, elle lui jette un regard de biais, n'osant pas le regarder. Pas maintenant. A jamais. « C'est une citation d'Oscar Wilde, un écrivain... Moldu. », elle tousse, et se rend compte de la gageure de son aveu mais ne peut se sentir coupable de s'être adonné à cette activité illicite. Lire. Se cultiver. S'abreuver de ces lectures que le père lui refusait et qu'elle dérobait par les voies de la servitude. Elle se demande combien de coups de ceinture elle aurait eu à subir s'il avait découvert sa curieuse passion pour l'écrivain anglais, moldu et passablement homosexuel qu'était Wilde. Elle efface l'interrogation.

Elle goutte encore le sensation du flamboiement de ses lèvres qu'elle mordille avant de reprendre la parole, cherchant un réconfort dans l'alcool subtilisé. « Vous n'avez pas à reprendre la place du père si elle ne vous sied guerre. Trouvez votre voie, suivez là. Oubliez le. Oubliez moi. Cessez de fustiger le monde de ne pas être celui dont vous aviez rêver, et bâtissez celui de l'avenir que vous voudriez.. », elle pose sa main sur la sienne. Contact éphémère qu'elle rompt aussitôt celui-ci réalisé. « Il faut cesser de penser que votre colère est héréditaire. Si cela s'était avéré vrai, alors c'est avec mon cadavre que vous seriez en train de converser. », souffle-t-elle le regard fuyant, déjà de nouveau happé par la contemplation des tomettes imparfaites qui recouvrent le sol.  

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Félix Vogel
i take my decisions
Félix Vogel
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Hiboux : 667 Avatar : dancy, avec ses petites fesses. Double Compte : pova la grosse badass qui claque des culs. Crédits : tumblr, velvet dust, leave et inka la belle
Sound of Silence || Félix. 45002_s
Âge : trente-huit ans, même s'il jure avoir trainé sa carcasse des siècles durant, et voilà bientôt vingt ans que la capitale fait de lui son captif.
Nature du sang : pur, pur alors qu'il se sent aussi souillé que les mêlés, victime d'un sang de bête, de monstre.
Statut civil : en laisse, sous le regard moqueur du paternel.
Patronus : un albatros, du temps où il y arrivait : il n'est plus qu'un filet d'argent, trait pour trait à la fumée de ses cigarettes.
Amortentia : farine, parfum de la Mère, pomme.
Localisation : nul lieu qu'il ne déteste plus que la capitale, ou même de l'Autriche qu'il rejoint parfois : seul l'institut est sauvée de sa rage, de son désespoir.

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MessageSujet: Re: Sound of Silence || Félix.   Sound of Silence || Félix. EmptyLun 14 Mar - 23:33

Le sang a chauffé, les mœurs se sont relachées, et dans un tourbillon d'animosité et de haine, la foule a fondu.
Glorieux contact sous la finesse des doigts, et le corps fragile qu'il découvre par le toucher pour la première fois ne lui semble plus en rien le réceptacle de ses colères. Frêle comme l'a été sa mère, comme le sont toutes les femmes qui ploient sous la dangereuse emprise de l'homme-monstre qu'elles ont cru un jour bon amant, charmant mari. Tendresse dans de rares gestes auxquels elles se sont raccrochés, croyant qu'ils feraient légion. Qu'un jour il ne serait plus que cela, qu'un jour il trouvera le repos de l'âme dans ce monde de Brutes. Que ce n'est pas sa faute. Des millions d'excuses, que Félix s'est lui-même trouvé bien des années, accusant le sang qu'il n'est pas près de cesser d'incriminer.

Et voilà qu'il constate toute l'ampleur de son erreur. La chaleur du corps contre le sien, la vie qui s'y débat ! Le culpabilité est corrosive, et n'assure à son être que des tourments dont il ne pourra se détacher. Corps accroché au sien, autant qu'il l'est contre la jeune femme : la première étreinte qu'il offre, autant qu'aux autres. Étincelle de sentiments, d'affection qu'il ne s'est cru avoir que pour les chimériques mères qu'il aime tant débusquer. Dans un coin de regard, dans une posture qu'il lui reconnaît, qu'il l'a tant vue adopter. Et il se surprend à voir sa haine dissipée, édulcorée par les armes qu'elle a abaissées.

L'ambré liquide lui promet bien plus de réconfort que de maintenir cette étrange étreinte, ce rapprochement qu'il ne peut expliquer. Geste qui lui a semblé contre-nature, dans l'instant où il l'a attiré tout contre lui, et qui, désormais, lui paraît si lointain qu'il ne préfère plus avoir à débattre là dessus. Le sujet est laissé pour plus tard, quand viendra le soir qui naître la crainte du sommeil, curieux processus qui remet tout en question, assène de multiples accusations le pauvre homme endormi.

La gorge s'apaise sous le feu, et la course au sein du cœur n'épuise plus, et est remplacée par une moite lenteur. Les mots fusent, et le timbre est tout aussi morne que son rire est pitoyable. L'homme qui est allongé aux milieux des corps, dans les décombres d'un bataille qui vient à regarder le ciel. Andrei, presque un siècle plus tard qu'il se sent devenir ! Et l'emportement ne fait pas plus se sentir vivant. Il ne fait que dévaster encore et encore le peu d'humanité qu'il reste en un être. Réduit l'homme à celui de machine de guerre, de virulence et de laideur.

Félix se jure qu'il s'agit là de son ultime colère, et qu'il n'en connaîtra aucune autre. Vaine menace au sang dont il ne peut se défaire. Une main qu'il ignore – car voilà qu'il n'est rien d'autre que l'enfant submergé par ses pensées, qui n'appartient plus au monde qui l'entoure. Quelques mots lui viennent aux oreilles, sans qu'il ne puisse les comprendre : ce n'est que la suite des informations que son cerveau se plait à assimiler. Wilde, éminent moldu à la plume de vices et de merveilles, dont les grands enseignement n'ont eu de cesse de fasciner l'adolescent Félix, qui rêvant toujours des situations les plus grotesque n'a su s'en détacher. Aujourd'hui encore, traine à côté de son lit le tout corné exemplaire du Portrait de Dorian Gray dont il n'a pu se détacher.

Mille et un encouragements, alors que quelques minutes plutôt la douce enfant pleurait sous son courroux. La bonté du mère qu'il lui trouve, avant de tremper de nouveau ses lèvres dans le breuvage du vice. Reconstruire un monde n'affleure jamais et est éconduite à peine prononcer : l'idéaliste est mort noyé sous la boisson et les injustices, commises par lui-même bien souvent. Seul la chaleur d'une main, vite avortée, de ce geste manqué qu'il n'aurait espéré recevoir vient l'ancrer sur terre. Un regard qu'il cherche, mais qu'il ne trouve en aucun instant. Il prend conscience de l'horreur qu'il a intimé, et il ne saurait si c'est les gorgées répétées de l'alcool, ou bien la culpabilité qui le ronge à nouveau.

« Pas la peine d'avoir peur. J'ai plus d'admiration pour les auteurs moldus que ceux sorciers : on ne croit en rien d'autre que nos pouvoirs, et par conséquent il nous est impossible d'avoir la spiritualité des moldus. » Une énième goulée, et la grimace n'est plus le visage, car le corps s'est que trop vite habitué. « Tout portrait qu’on peint avec âme est un portrait non du modèle, mais de l’artiste, extrait du portrait de Dorian Gray. » La phrase fait écho des millions de fois, et la véracité le conforte dans son bon droit, dans ses vaines tentatives d'auto-destruction. « Comme il a été si sagement dit, je ne suis que le reflet du Père. L'œuvre maudite qu'il se plait à accrocher en son salon, et dans laquelle il a mis tout ce qu'il lui restait d'âme. »

Un maigre sourire, et il extirpe de sa poche son étui à cigarettes. Von Vogel. Rencontrer Triomphe après Défaite, gravé des plus belles lettres dans un noble français, se raccrochant alors aux vestiges de la haute aristocratie. « J'ai bien à craindre que tous vos bons sentiments ne me soient d'aucune aide. Si je n'ai pas osé serrer, et je sais que tout le courage du monde ne m'y aurait convaincu... » Le vouvoiement qu'il ne lui a jamais accordé jonchent ses phrases, comme une plate excuse. Un soupir, et les coudes sont campés sur le bureau de professeur qu'il s'est si souvent attribué. « J'ai encore quelques valeurs qui m'empêchent d'être comme lui. Mais la barrière est trop mince. » Toujours le regard qu'il cherche. « Et il serait horrible de ma part de vous envoyer auprès de lui. J'ai certainement bien plus à régler avec lui que vous. Ou, il est plutôt de mon devoir de régler ça avec lui. »
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